Le débat autour de la réforme de l’article 20 du code de la famille, relatif au mariage des mineurs, est toujours en stand-by, le PJD et le PPS, partis de la majorité gouvernementale, n'étant sur la même longeur d'ondes. Le parti de la lampe propose de le réduire à 16 ans, tandis que la formation du livre veut le maintenir à 18 ans. Aujourd'hui, le Mouvement populaire s'invite au débat à travers son organisation féminine. L'association des femmes harakies soutient les "camarades" de Nabil Benabdallah contre les "frères" de Benkirane.
A lire le quotidien Al Akhbar à paraître, ce mardi 1er avril, on apprend que les femmes harakies ont appelé à ce que l’âge du mariage soit fixé à 18 ans. L'association féminine du MP préconise que l’âge à 17 ans soit prévu pour certains cas spéciaux. Le journal ajoute que ladite association a appelé à la mise en œuvre de textes juridiques pour lutter contre toutes les formes de violence et de discrimination contre les femmes.
La virginité, une donnée sociale abrasée
Sur les colonnes d’Al Massae, Charafat Afilal, ministre chargée de l'Eau (PPS), partage ce point de vue sur le mariage des mineurs et confirme les divergences entre son parti et celui du PJD. Dans un entretien, Charafat Afilal précise : "On ne peut pas approuver le mariage des mineurs, et la question de la virginité est une donnée sociale abrasée". La ministre déléguée a tenu à souligner que sa déclaration controversée sur le sujet de la virginité a été sortie de son contexte. "Le viol est une agression sur le corps, ainsi que sur ce qu’on possède de plus précieux, donc on ne peut mettre en œuvre une législation punitive sur une donnée sociale abrasée comme la virginité".
Une distinction importante qu'il était en effet temps de faire entre violence portée à autrui et mariage engageant des personnes consentantes. Mais à quel point, à ce propos, que ce soit à l'âge de 16, 17 ou 18 ans, les jeunes concernés prennent vraiment la décision du mariage de leur plein gré et en pleine connaissance de cause ?