Machination de Moulay Hicham contre Mounir El Majidi

Photo montage. Mohamed Mounir El Majidi, secrétaire particulier du roi Mohammed VI, et le prince Moulay Hicham. 

Photo montage. Mohamed Mounir El Majidi, secrétaire particulier du roi Mohammed VI, et le prince Moulay Hicham.  . Le360

Le cousin du roi ne cesse de gesticuler dans tous les sens pour porter atteinte à l’image de Mohammed VI et de son entourage. Son nouvel instrument: Zakaria Moumni. Sa nouvelle cible: Mounir El Majidi.

Le 06/10/2014 à 19h36

"Quand l'ombre du "prince rouge" Moulay Hicham se profile derrière une improbable action en justice contre un proche collaborateur du roi Mohammed VI... ". Ainsi résument nos confrères de Jeune Afrique une affaire explosive qu’ils viennent de révéler dans leur édition du 3 octobre. Les faits: Moulay Hicham a rencontré, le 26 juin dernier, à l’hôtel Fouquet’s Barrière, à Paris, le très controversé ancien boxeur Zakaria Moumni pour l’inciter à porter plainte, en France, contre Mounir El Majidi, secrétaire particulier du roi, pour… "menace de mort". Le plan du prince est encore plus pernicieux: il a incité son nouvel homme de paille à garder cette plainte secrète de manière à prendre par surprise Mounir El Majidi, en France, dans l’espoir de le voir convoqué par la justice pour répondre à cette accusation farfelue. Ce qui aurait donné à cette histoire une grande ampleur médiatique. Le scénario est déjà rôdé : on l’a vu en février dernier faire le même coup à Abdellatif Hammouchi, patron de la Direction générale de la surveillance du territoire (DGST), que la police française était venue chercher avec ses gros sabots dans la résidence de l’ambassadeur du Maroc. Un incident dont les séquelles sur les relations diplomatiques entre le royaume et la France est d’ailleurs toujours perceptible.

Dans sa page Facebook, Zakaria Moumni a réagi hier à cet article qu’il juge réalisé par un journal à la solde de régimes dictatoriaux. Rien que ça… Mais il omet de dire l’essentiel : Moulay Hicham himself a veillé sur la réponse de Zakaria Moumni, a appris le360 de sources sûres. Le prince a soufflé à son pion une version à faire dormir debout. Il veut faire passer ce rendez-vous pour une simple rencontre fortuite à Fouquet’s Barrière (Moumni explique qu’il était employé dans cet établissement avant de se faire renvoyer). Mais entre croiser et saluer un prince dans un bar et se mettre à sa table pendant une demi-heure, il y a une différence que Moumni se garde bien d’expliquer. Dans sa diatribe, Zakaria Moumni confirme le principal : il a bel et bien rencontré Moulay Hicham et son épouse à l’hôtel Fouquet’s Barrière, donnant de la sorte un crédit retentissant à l’information publiée dans Jeune Afrique. Ecoutons Zakaria Moumni patauger dans les mots que lui a soufflé Moulay Hicham pour justifier leur rencontre :

Un rendez-vous pour une conspiration

Qui peut bien croire à cette version-là ? Une version qui sonne d’autant plus faux que Moulay Hicham a ses habitudes à l’hôtel George V Four Seasons (qui appartient à son cousin le milliardaire Al-Waleed Bin Tallal), quand il séjourne à Paris. Et justement l’hôtel Fouquet’s Barrière se trouve dans la même avenue que l’hôtel George V. D’ailleurs, un autre article paru dans un blog hébergé par le Nouvel Obs rapporte des détails croustillants sur cette rencontre du Fouquet’s Barrière entre Moulay Hicham et Zakaria Moumni.

"Durant ce rendez-vous, qui n’a pas excédé 30 minutes, le prince a beaucoup parlé et Zakaria Moumni n’a fait que l’écouter religieusement. Moulay Hicham a sommé l’ancien boxeur de continuer à dire là où il se trouve que Mounir El Majidi, secrétaire particulier du roi Mohammed VI, l’a menacé de mort en France. Il l’a aussi exhorté à déposer une plainte contre El Majidi et lui a indiqué les voies à suivre et les personnes à contacter pour engager une action en justice contre le secrétaire particulier du roi", peut-on lire dans ce papier.

Le même article nous apprend qu’à la veille de ce rendez-vous avec Moumni, Moulay Hicham a invité à dîner au restaurant libanais Al-Ajami le journaliste Houssein Majdoubi, fondateur du site alifpost.com. Ce dernier aurait remis à Moulay Hicham sur une clef USB une partie de la traduction en arabe de son livre à charge contre le royaume. Il faut croire que la hargne du prince qui voulait être calife à la place du calife n’a aucune limite. Il se mue en sponsor mondial de tous ceux qui sont prêts à calomnier les institutions et les hommes au pouvoir du royaume.

Les contradictions d’un pion

En tant que champion du monde de light contact, une sous-discipline de boxe thaïlandaise, Zakaria Moumni exige, en vertu d’un décret de Hassan II, un poste de conseiller sportif au Maroc. Le light contact (qui tient du combat de rue) ne fait pas pourtant partie de la liste disciplines sportives reconnues par le Comité olympique. Mais l’intéressé n’en a cure. Il veut à tout prix cette rente. Il bénéficie pourtant d’une rente dont il ne parle jamais. Moumni a obtenu en 2006 deux agréments, l’un en son nom propre, l’autre au nom de son père, pour jouir de confortables revenus liée à l’exploitation de deux grands taxis, dits communément taxis blancs. Le monsieur donc qui tire à boulets rouges contre le royaume et ses institutions fait partie de ces sportifs qui exploitent ad vitam aeternam des agréments de transports. Le parfait rentier gourmand qui fait semblant de cracher dans la soupe dans l’objectif d’en être servi davantage.


Et ce n’est pas le moindre des paradoxes de Moumni. Dans ses diatribes, il introduit à chaque fois des éléments neufs par rapport aux mêmes faits. La nouvelle version des menaces dont il aurait fait l’objet n’est pas tout à fait conforme à celle qui lui est antérieure. Le 29 juin 2014, l’ancien boxeur qui s’exprime à la troisième personne du singulier, écrit :





Dans sa diatribe publiée hier sur sa page Facebook, l’intéressé fournit de nouveaux détails surréalistes sans perdre pour autant sa manie de parler de lui-même à la troisième personne :



Celui qui a exercé un "sport" de voyou fait tenir des propos dignes d’un très mauvais film série B au secrétaire particulier du roi. On verra bien si son commanditaire réussira à le dépêtrer de ses mensonges et de ses contradictions quand il sera devant la justice. Car Zakaria Moumni oublie de mentionner un détail qui a de la valeur : lui-même fait l’objet d’une plainte déposée par le secrétaire particulier du roi pour diffamation. "La plainte déposée par M. El Majidi va très probablement aboutir dans un premier temps à la mise en examen de Zakaria Moumni et ensuite à sa condamnation. Car à partir du moment où l’intéressé parle de menaces de mort sans en apporter la preuve, il y a une diffamation", confie à le360 une source près du barreau de Paris. Zakaria Moumni n’est pas la seule personne gravitant dans l’orbite de Moulay Hicham à avoir fait l’objet d’une plainte de la part de Mounir El Majidi. Une plainte a été déposé pour diffamation contre Houssein Majdoubi, fondateur du site alifpost.com. Et Ahmed Reda Benchemsi a été mis en examen pour diffamation, le 8 juillet 2013, par un juge d’instruction au tribunal de Paris.

Le parrain et ses sbires

Derrière chaque sortie contre le Maroc, cherchez Moulay Hicham. Si l’on ne tient pas compte de l’Algérie, on n’en serait plus très loin, tellement le prince semble être devenu le parrain de tous ceux qui déversent leur fiel contre le royaume et ses institutions. Ahmed Benseddik rompt son allégeance au roi et Moulay Hicham paie les frais de scolarité de son fils dans une université américaine aux Emirats Arabes Unis. Moulay Hicham a également pris en charge le loyer et les frais d’inscription dans un institut de télécommunications de l’ex-capitaine Mustapha Adib, celui-là même qui a fait une intrusion tonitruante dans la chambre du général Abdelaziz Bennani à l’hôpital Val-de-Grâce à Paris. Ahmed Reda Benchemsi, qui ne rate pas une occasion pour se déchainer contre le royaume et ses institutions, a bénéficié d’une bourse confortable à l’université Stanford en Californie dans le cadre d’un programme, exclusivement financé par la fondation Moulay Hicham. On peut allonger cette liste encore et encore avec les noms de Houssein Majdoubi, Abdellatif Housni, l’ONG avortée Freedom Now… Le fait est que derrière chaque charge contre le Maroc, il y a de très fortes chances de trouver la main du prince. Il parraine aujourd’hui tous ceux qui ont des griefs contre le Maroc. Et même ceux qui n’en ont pas, il les motive, moyennant avantages, pour en avoir. Quant à Zakaria Moumni, il n’est qu’un pion de plus dans cette partie où le prince joue son va-tout contre son propre camp.

Par Mohamed Chakir Alaoui
Le 06/10/2014 à 19h36