L’université Mohammed V secouée à son tour par un scandale financier

Université Mohammed V-Agdal

Université Mohammed V-Agdal. Adil_Gadrouz

Revue de presseLa cour d’appel de Rabat a repris, en début de semaine, le procès très médiatisé des marchés publics suspects de l’université Mohammed V. Neuf personnes, dont un ancien président de l’université, des fonctionnaires, des ingénieurs et des entrepreneurs, sont jugées en liberté pour dilapidation de deniers publics et falsification de documents. Cet article est tiré d’une revue de presse d’Al Akhbar.

Le 22/05/2025 à 20h39

La chambre criminelle de premier degré chargée des crimes financiers près la cour d’appel de Rabat a poursuivi, en début de semaine, le procès sur les marchés publics suspects à l’université Mohammed V. L’affaire prend sa source dans un rapport explosif de la Cour des comptes, publié il y a six ans, mettant en lumière des dysfonctionnements systémiques dans la gestion de plusieurs marchés publics attribués par l’université Mohammed V de Rabat. Les investigations ultérieures menées par la Brigade nationale de la police judiciaire (BNPJ) de Casablanca ont confirmé ces allégations, conduisant à l’inculpation des neuf suspects.

Les projets incriminés incluent la construction du siège de la présidence de l’université, une bibliothèque universitaire et un institut d’études hispano-portugais, pour lesquels une enveloppe globale de 10 millions de dirhams avait été allouée. Selon les éléments du dossier, les irrégularités relevées sont aussi variées que graves. Il s’agit notamment de paiements anticipés, dont 7,8 millions de dirhams destinés à la bibliothèque et 1 million pour le siège présidentiel qui ont été versés avant même le démarrage des travaux.

La Cour des comptes a, par ailleurs, identifié des «contradictions manifestes» entre les réalisations concrètes et les montants facturés, ainsi que des écarts troublants entre les dates de paiement et l’avancement des chantiers, relaie Al Akhbar.

Les enquêteurs ont découvert des modifications dans les plans initiaux des projets, mettant en cause un ingénieur rattaché à la présidence de l’université, soupçonné d’avoir orchestré ces changements opaques.

Les mêmes sources indiquent que la cour a interrogé les neuf accusés avant de donner la parole à la défense pour entamer les plaidoiries, sachant que le procès pourrait s’achever après le réquisitoire du ministère public.

Par Hassan Benadad
Le 22/05/2025 à 20h39