Le 15 juillet aura lieu un webinaire organisé par le Bureau de l’Unesco pour le Maghreb en partenariat avec la représentation du Fonds des Nations Unies pour la population (UNFPA, sigle en anglais) au Maroc, intitulé "le rôle des médias dans la sensibilisation à l'importance des programmes pédagogiques liés à une Education sexuelle complète (ESC)".
Les deux organisations onusiennes se disent en effet convaincues du rôle crucial joué par les médias s’agissant des questions qui président à l’éducation sexuelle complète, «considérée parfois comme présentant un contenu pouvant influer sur l’augmentation de la fréquence des rapports sexuels ou le nombre de partenaires chez les jeunes», explique-t-on dans un communiqué de presse.
Selon les deux organismes, les objectifs des programmes pédagogiques liés à l’ESC seraient mal compris et trop peu présents dans les médias, mais aussi dans le système éducatif.
Un échec qui serait fortement lié à la gêne du corps enseignant, ainsi que celle des familles, qui préfèreraient écarter les questions sensibles en n’en parlant pas, plutôt que d’aborder des sujets liés au sexe, entraînant ainsi une absence d’informations chez les jeunes.
Lire aussi : Vidéo. Addictions, sexualité, isolement... Les mots pour dire les maux de la jeunesse, en période de confinement
Face aux rares données pédagogiques dont ils disposent, les jeunes sont alors amenés à se tourner de plus en plus vers Internet, les médias et les réseaux sociaux, en quête d’information liée à l’activité sexuelle.
Ceux-ci sont alors exposés à des «contenus souvent erronés et inappropriés, renforçant les stéréotypes de genre néfastes, augmentant l'exposition à la pornographie, souvent violente», mettent en garde l’Unesco au Maghreb et l’UNFPA.
Et d’expliquer par ailleurs que «ce constat est confirmé par les données disponibles concernant les jeunes Marocain(e)s pour qui le premier acte sexuel complet est en moyenne à l’âge de 17 ans».
Le communiqué annonce également que «7,9% des filles âgées de 15 à 24 ans ayant eu une expérience sexuelle ont eu une grossesse non désirée, et que «70% d'entre elles ont subi un avortement».
Autant de raisons pour lesquelles les deux organismes considèrent les médias comme de «véritables catalyseurs de développement», lesquels «ont ici une opportunité réelle d’autonomiser les jeunes à travers une information fiable, documentée et exempte de jugement sur la sexualité et les relations, en soulignant l’importance de la programmation de tels apprentissages».
Le webinaire réunira des experts de l’Unesco et de l’UNFPA, de l’Institut supérieur de l'information et de la communication (ISIC), le Forum des jeunes journalistes du Maroc, les journalistes professionnels et les représentants de la société civile.
Chacun des intervenants présentera ses perspectives et recommandations sur le rôle que peuvent jouer les médias dans la sensibilisation à l'importance des programmes pédagogiques liés à une éducation sexuelle complète.