Les quartiers Adrar et Tilila à l’abandon: la mairie d’Agadir sous le feu des critiques

Dans une rue du quartier Tilila, à Agadir. (M.Oubarka/Le360)

Le 26/01/2025 à 13h11

VidéoÀ Agadir, les habitants des quartiers Adrar et Tilila déplorent le manque d’infrastructures de base et dénoncent l’inaction du Conseil communal, malgré les multiples promesses de réhabilitation. Ces quartiers souffrent toujours d’une persistante marginalisation et leurs résidents réclament des solutions urgentes pour améliorer leur qualité de vie.

À Agadir, les habitants des quartiers Adrar et Tilila tirent la sonnette d’alarme face à la dégradation de leurs conditions de vie. Ils interpellent le Conseil communal, présidé le Chef de gouvernement Aziz Akhannouch, sur le manque criant d’infrastructures essentielles et le non-respect des engagements pris au début du mandat municipal.

«Le quartier Tilila est confronté à de graves problèmes, notamment l’absence de pavage des rues. Cela provoque une dispersion constante de poussière, rendant la vie insupportable pour les résidents», proteste Saïd Id Bakrim, acteur associatif local. «Les espaces verts sont inexistants, et nous manquons aussi d’un éclairage public adéquat. Même les rares poteaux existants sont totalement détériorés…», ajoute-t-il.

Les problèmes de ces quartiers ne s’arrêtent pas là. Faute d’infrastructures de base, notamment des mosquées ou des centres socio-sportifs et culturels, résidents et associations locales sont contraints d’aller en chercher dans d’autres zones. «Pour chaque activité que nous voulons organiser, nous devons nous déplacer à Adrar ou Tikouine, car ici, rien n’est aménagé», poursuit Id Bakrim.

Pour Lahcen El Sahik, autre acteur associatif, la situation devient alarmante: «Cela fait plus de 20 ans que ces quartiers attendent une réhabilitation complète. Les parcs et espaces verts manquent cruellement, et le peu qui existe est à l’abandon». Il cite ainsi l’exemple du parc du quartier Tilila, pourtant doté d’un budget conséquent. «Aujourd’hui, ce parc est dans un état déplorable. Les équipements sont endommagés, les terrains de sport inutilisables et les espaces verts ne reçoivent plus d’entretien régulier», regrette-t-il.

Habitants et associations assurent avoir multiplié les rencontres avec les responsables municipaux, «mais leurs promesses restent malheureusement des paroles, sans actions concrètes», déplore Lahcen El Sahik. En désespoir de cause, ils sollicitent désormais l’intervention de Saïd Amzazi, wali de la région Souss-Massa. «Ces quartiers abritent des milliers de résidents. Il est urgent de mettre en œuvre les projets prévus dans le Plan de développement urbain 2020-2024 et dans le plan d’action de la commune, tout en impliquant la société civile», poursuit l’acteur associatif.

Avec les échéances importantes qui se profilent, telles que la CAN à la fin de l’année et le Mondial 2030, les habitants des quartiers Adrar et Tilila espèrent que les autorités locales agiront rapidement pour faire d’Agadir une ville à la hauteur de ces événements internationaux, et que cela profite d’abord aux quartiers marginalisés.

Par M'hand Oubarka
Le 26/01/2025 à 13h11