Les manifestations d'élèves contre GMT+1

Manifestation d'élèves contre le maintien de l'heure d'été.

Manifestation d'élèves contre le maintien de l'heure d'été. . DR

Revue de presseKiosque360. Plusieurs incidents et actes de vandalisme ont émaillé les manifestations organisées par les élèves dans différentes régions du royaume pour protester contre le maintien de l’heure d’été. Des dizaines de perturbateurs ont été interpellés.

Le 12/11/2018 à 19h11

Cette année scolaire, qui vient à peine de démarrer, est actuellement marquée de grosses perturbations. Au moment où les cours prenaient un rythme soutenu et où les examens démarraient à tous les niveaux du secondaire, les manifestations organisées par les élèves, en guise de protestation contre le maintien de l’heure d’été, ont perturbé le système d’apprentissage. Bien plus, le manque d’encadrement dans certains cas et la manipulation dans d’autres, ainsi que la politisation de ce mouvement de colère, ont poussé des élèves à commettre des incidents violents, à coups de jets de pierres, d'injures et d'actes de vandalisme, rapporte le quotidien Al Akhbar dans son édition de ce mardi 13 novembre.

Les sources du journal précisent que des élèves ont perturbé le trafic du tramway entre les villes de Salé et Rabat, à hauteur du pont Hassan II. Ainsi, des élèves accrochés aux wagons du tramway ont poussé les responsables à suspendre le trafic, provoquant moult désagréments aux usagers, d'autant que l'incident s’est déroulé à une heure de pointe.

Ces élèves perturbateurs, poursuit le quotidien, étaient en route vers le centre de Rabat pour prendre part à une manifestation à laquelle des internautes avaient appelé sur les réseaux sociaux. Cette manifestation, non encadrée, a été émaillée de plusieurs actes de vandalisme, de slogans provocateurs et autres agissements interpellant à plus d’un titre.

A Casablanca, ajoutent les sources du quotidien, plusieurs sit-in ont été observés devant les sièges de l’académie régionale de l’éducation et de la formation, pour dénoncer le maintien de l’heure légale avancée de soixante minutes. Le siège de la chaîne de télévision 2M a également été ciblé par les manifestants qui reprochent à la chaîne sa partialité dans les couvertures des manifestations contre le maintien de l’heure d’été. Même constat, durant la journée de lundi, dans plusieurs autres villes du royaume.

Vu les actes de violence et de vandalisme, les forces de l’ordre ont interpellé plusieurs élèves dans le cadre des enquêtes ouvertes par les parquets compétents. A Kelaa des Seraghna, le procureur du roi près le tribunal de première instance de la ville a décidé de poursuivre quatre jeunes en état de liberté provisoire. Cependant, poursuit le quotidien, le ministère de l’Education nationale n'a encore émis aucune déclaration officielle. Toutefois, le dialogue est toujours en cours avec les associations des parents et tuteurs d’élèves. De même, des réunions marathoniennes ont eu lieu au niveau des préfectures et des provinces du royaume en vue d’assurer l’application des horaires adaptés à chaque région.

Le quotidien Akhbar Al Yaoum, qui se penche également sur le sujet dans son édition du même jour, affirme que les élèves de Rabat et Salé, notamment, ont appelé d’une seule voix le gouvernement à suspendre l’application de l’heure d’été. Sous le titre «Révolution des élèves», le quotidien fait l’état des lieux des différentes manifestations qui, affirment les sources du journal, ont envoyé des messages au gouvernement, l’appelant à revoir sa politique.

Du côté du ministère de l’Education nationale, une source citée par le quotidien fait savoir que le département est en train de collecter des informations sur les manifestations et les établissements où la scolarité a été suspendue, pour prendre la décision qui s’impose. En fait, ces manifestations et, surtout, les incidents qui les ont émaillées, ont occupé des espaces rédactionnels importants dans les quotidiens de ce mardi. Autant dire que la colère des élèves et leurs revendications ont été entendues, comme les dérapages ont été maîtrisés et les perturbateurs interpellés. Reste à savoir quelle sera la réaction officielle du ministère de l’Education nationale.

Par Mohamed Younsi
Le 12/11/2018 à 19h11