Les enseignants stagiaires menacent de descendre à nouveau dans la rue

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Revue de presseKiosque360. Après une période de relative accalmie, la tension monte à nouveau d’un cran entre le ministère de l’Education nationale et la Coordination des enseignants stagiaires. En cause, le dossier des enseignants «recalés» au concours d’admission.

Le 29/06/2017 à 20h24

Dans le dossier des «enseignants stagiaires», qui défraie la chronique depuis deux an, une question de bon sens se pose. Pourquoi l’Etat engagerait-il des enseignants qui n’ont pas réussi leur concours d’embauche pour laisser officier dans des écoles et dispenser des cours à des générations d’apprenants marocains, alors qu’ils n’ont pas le niveau requis pour ce faire? C’est qu’il s’agit d’un grand problème social et humanitaire médiatisé, nous dit-on, à grand renfort de sit-in, manifestations et grèves de la faim.

Dans son édition de ce vendredi 30 juin, le quotidien Al Akhbar nous apprend que la Coordination nationale des enseignants stagiaires s’apprête une fois encore à battre le pavé pour exiger l’embauche immédiate de quelque 125 enseignants qui n’ont pas eu la chance de réussi leur examen de la session 2015-2016. Ces derniers ont initié, à leur tour, plusieurs sit-in et grèves de la faim, dont la dernière a été organisée en mai dernier dans les locaux de l’Association marocaine des droits de l’Homme (AMDH), à Rabat.

En réalité, la Coordination nationale des enseignants stagiaires n’exige que le respect des accords signés en 2016, l’un avec le gouvernement Benkirane en avril 2016, et l’autre avec le wali de Rabat en juillet 2016. L’accord gouvernemental stipule que tous les enseignants ayant réussi aux examens seront embauchés dès l’année scolaire 2016-2017, avec une session de rattrapage organisée au profit des recalés, pour leur donner une seconde chance. Or, l’accord de juillet 2016 avec la Wilaya de Rabat préconise que tous les enseignants stagiaires de l’année 2015-2016, sans exception, seront embauchés dès la rentrée 2016-2017. Et c’est ce dernier accord, soutenu par six syndicats et plusieurs associations de la société civile, qui n’a évidemment pas été respecté par le ministère de l’Education nationale, de la formation professionnelle, de la recherche scientifique et de la formation des cadres.

Le ministère de tutelle est aujourd’hui accusé par la Coordination nationale des enseignants stagiaires de «traîner des pieds», voire de «fouler aux pieds» les «droits sociaux et humains» des enseignants recalés. Dans ces conditions, la Coordination menace, sur sa page Facebook, d’appeler à une nouvelle «descente» dans la rue de tous les enseignants ainsi que leurs nombreux soutiens, en vue de faire plier le ministère de tutelle à la veille du début de la prochaine année scolaire.

Par Mohammed Ould Boah
Le 29/06/2017 à 20h24