Le projet de guide des génériques suscite l’inquiétude des médecins

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Revue de presseLa coordination syndicale des médecins généralistes du secteur privé exprime son inquiétude face au projet du ministère de la Santé. Elle dénonce des risques pour la sécurité des patients, l’absence de contrôle sur les substitutions pharmaceutiques et l’absence de concertation scientifique, et appelle à un moratoire immédiat jusqu’à une révision transparente et rigoureuse du guide. Cet article est une revue de presse tirée du quotidien Al Ahdath Al Maghribia.

Le 04/11/2025 à 18h13

La Coordination syndicale des médecins généralistes du secteur privé a exprimé sa profonde inquiétude face au projet du ministère de la Santé et de la Protection sociale relatif au «Guide des médicaments génériques», estimant qu’il présente de graves dysfonctionnements techniques, humains et organisationnels. Les médecins demandent la suspension immédiate du projet et l’ouverture de consultations élargies avant toute mise en œuvre, indique le quotidien Al Ahdath Al Maghribia dans son édition de ce mercredi 5 novembre.

Selon la coordination, sa mise en application sur le terrain serait quasi impossible et représenterait un risque direct pour la sécurité des patients. Elle dénonce en particulier la disposition permettant au pharmacien de remplacer un médicament prescrit par son équivalent générique sans l’accord du médecin, ce qui constitue selon elle une atteinte au principe fondamental de la responsabilité médicale.

Si la coordination se dit favorable à toute initiative visant à réduire le coût des traitements et à améliorer l’accès aux médicaments, elle souligne de nombreuses failles dans la conception du projet. Parmi celles-ci, figurent l’absence d’équivalence biologique réelle entre certains génériques et leurs originaux, le manque d’études scientifiques publiées et l’absence de normes de contrôle strictes garantissant la sécurité et l’efficacité des substitutions, écrit Al Ahdath Al Maghribia.

La coordination relève également de fortes disparités de qualité entre les laboratoires producteurs ainsi que des différences dans les composants secondaires, susceptibles de provoquer des effets indésirables, notamment chez les patients atteints de maladies chroniques ou sensibles à certains additifs. La coordination estime par ailleurs qu’il est impossible de suivre efficacement les opérations de remplacement en raison de l’absence d’un système numérique unifié de traçabilité des médicaments, ce qui ouvre la voie à des pratiques désordonnées et à des conflits de responsabilités, lit-on encore depuis Al Ahdath Al Maghribia. Elle déplore également l’absence fréquente des pharmaciens titulaires dans leurs officines, où ils sont souvent remplacés par des assistants non qualifiés, ce qui rend illusoire l’idée d’un «remplacement responsable».

Le manque de formation scientifique et juridique des assistants en pharmacie augmente le risque d’erreurs thérapeutiques et compromet la sécurité des patients. Enfin, la coordination critique la marginalisation des instances scientifiques et professionnelles dans l’élaboration du projet, qualifiant la démarche de technico-administrative et verticale, alors que le sujet touche directement à la sécurité sanitaire des citoyens. Elle appelle le ministère à suspendre le projet dans l’attente d’une refonte basée sur des critères scientifiques et institutionnels transparents, garantissant une réelle équivalence biologique.

La coordination réclame également l’implication des instances médicales et pharmaceutiques dans la rédaction du guide final, la clarification des responsabilités légales entre médecins et pharmaciens, et la mise en place d’une formation obligatoire pour les assistants en pharmacie avant toute autorisation d’exercice. Les médecins généralistes appellent ainsi à un moratoire sur le projet et à une concertation nationale élargie afin que la généralisation des médicaments génériques se fasse dans le respect de la sécurité sanitaire et de la responsabilité médicale.

Par La Rédaction
Le 04/11/2025 à 18h13