Mohammed Abdeljalil, ministre du Transport et de la Logistique, avait décidé le 26 janvier dernier d’exclure la société ALOUSS de sa participation aux appels d’offres de l’Office national des aéroports (ONDA).
Cette décision du ministre avait été prise sur la base de résultats d’une enquête menée par une commission d’audit et de contrôle sur les appels d’offres lancés par l’ONDA.
Cette commission avait découvert que cette «entreprise avait déposé des documents falsifiés dans l’appel d’offres N° 49/23», relaie Al Akhbar de ce jeudi 8 février 2024.
«C’est l’affaire qui a déclenché l’ouverture d’une enquête sur la plupart des appels d’offres remportés par cette entreprise, non pas uniquement auprès de l’ONDA, mais également auprès des autres administrations publiques, notamment l’Office National de l’Electricité (ONE)», explique le quotidien.
Selon Al Akhbar, «la décision d’exclure cette entreprise des appels d’offres a été prise par le ministre du Transport et de la Logistique après consultation de la Commission nationale de la Commande Publique, placée auprès du Secrétariat Général du Gouvernement (SGG), qui a donné son feu vert».
La décision du ministre, indique le quotidien, «est intervenue après celle prise par la directrice générale de l’ONDA, Habiba Laklalech, [qui a annulé] un marché public d’une enveloppe [budgétaire] de 160 millions de dirhams remporté [par] cette société, qui s’accaparait quasiment tous les appels d’offres lancés par l’ONDA».
L’annulation de ce marché de 160 millions de dirhams, ont expliqué des interlocuteurs interrogés par Al Akhbar, confirme que le processus des appels d’offres s’était retrouvé entaché d’infractions aux règles de la concurrence et de plusieurs dysfonctionnements.
Al Akhbar explique aussi que «plusieurs sociétés [se sont interrogées] sur le monopole dont semble jouir cette entreprise, qui a remporté une série de marchés publics avec l’ONDA, dont celui relatif à l’installation et la maintenance des transformateurs électriques de haute tension aux aéroports».
À ce propos, le quotidien a rappelé «la forte explosion d’un transformateur électrique à l’aéroport Mohammed V de Casablanca, qui avait provoqué la mort d’un technicien et privé d’électricité une partie de l’aéroport».
La Cour des comptes, ajoute enfin Al Akhbar, avait préalablement énuméré les insuffisances de la gestion des aéroports, et dévoilé les dysfonctionnements qui caractérisent la gestion de l’ONDA.