Samedi 22 septembre, les forces de l’ordre ont supervisé l’opération de démolition des baraques du bidonville dit de «Douar El Ouasti» à Aïn Sbaâ. Ce samedi 29 septembre, trois autres bidonvilles, également sis à Aïn Sbaâ (Douar Hsibou, Douar Rigui et Douar Jdid) ont vu leurs baraques terrassées par les buldozzers de l’autorité publique. Tous les habitants de ces bidonvilles, dûment recensés auparavant, ont été relogés dans de nouveaux appartements à la périphérie de Casablanca. Mais non sans avoir protesté contre ce qu’ils appellent la «duperie des autorités qui n’ont pas respecté leurs engagements», rapporte le quotidien Assabah du lundi 1er octobre.
Le journal ajoute que les autorités administratives, malgré leur détermination légitime à éliminer tous les bidonvilles casablancais, n’en doivent pas moins réfléchir par deux fois avant de s’attaquer à l’immense bidonville de «Bih», près de l’autoroute Casa-Rabat, et celui de Sidi Abdallah Belhaj en plein centre d’Aïn Sbaâ. En effet, ces deux bidonvilles compteraient pas moins de 4.600 baraques, alors que celui de «Bih» abrite à lui seul plus de 30.000 habitants.
Bien que programmés de longue date pour être relogés à Sidi Hajjaj, entre Mohammedia et Benslimane, ces bidonvillois refusent de déguerpir, faute d’infrastructures de base dans les nouveaux lieux de relogement, qu’ils trouvent également éloignés de tout. Ils proposent ainsi que les terres sur lesquelles ils sont installés depuis des décennies, et qui appartiennent en majorité au domaine public, soient rebâties pour pouvoir continuer à y résider. Ils vont même, face au refus des autorités d’accepter leurs propositions, jusqu’à accuser ces dernières d’être de mèche avec la mafia du foncier qui cherche à accaparer leurs terres.
Selon Assabah, ce qui complique d’avantage la situation du bidonville «Bih», c’est qu’il a été «aménagé» par les autorités au fil du temps, en le dotant d’eau potable, électricité et bon nombre d’autres infrastructures de base, éducatives et sanitaires surtout. D’où l’entêtement des populations à être relogées sur place, et à refuser ce qu’elles appellent un «exil forcé».