La campagne nationale de lutte contre les violences faites aux femmes et aux filles déploie un dispositif de proximité à l’échelle des 12 régions du Royaume, avec des étapes prévues dans 12 villes et 36 espaces d’échange, d’écoute et de sensibilisation (universités, places publiques, etc.).
Portée par le Conseil national des droits de l’Homme (CNDH), la caravane ambitionne de «créer des espaces de discussion et d’échange avec les citoyens sur les violences numériques faites aux femmes et aux filles», tout en informant et en sensibilisant le public aux différentes formes de violences facilitées par les technologies et les environnements digitaux. Au fil des rencontres, «le conseil invite le public à encourager le signalement comme étape cruciale pour garantir la justice et mettre fin à l’impunité», insiste l’institution.
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Le CNDH rappelle, dans un communiqué, avoir enclenché en 2025 une série d’initiatives à caractère innovant. Parmi elles, une projection dédiée aux droits humains — centrée sur les violences numériques faites aux femmes et aux filles — a été réalisée sur la façade de son siège à Rabat, afin de renforcer la visibilité du message et de susciter une prise de conscience collective.
Dans la même dynamique, plusieurs actions ont été menées dans la capitale, notamment une exposition itinérante de sensibilisation aux violences faites aux femmes et aux filles. Après une première étape à Rabat, l’exposition a investi des lieux à forte affluence — l’avenue Mohammed V, devant la place du Parlement, puis la gare de Rabat-Agdal — en privilégiant l’espace public comme levier d’interaction, de pédagogie et de dialogue.
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Dans ce contexte, la présidente du CNDH, Amina Bouayach, a rappelé que «la technologie et les espaces numériques élargissent le champ des droits et des libertés, mais peuvent également devenir des moyens de violence et de violations des droits humains à grande échelle». Elle a averti que la violence numérique constitue «l’une des manifestations les plus dangereuses» dans le sens où elle met à nu une discrimination structurelle persistante à l’égard des femmes et des filles.
Amina Bouayach a également déploré l’ampleur du phénomène: une femme sur trois serait victime de violence, tandis que plus de 1,5 million de femmes au Maroc auraient subi des violences numériques. Des données qui, nuance-t-elle, restent en deçà de la réalité, en raison du sous-signalement et de la difficulté, pour nombre de victimes, d’engager les démarches adéquates auprès des autorités compétentes.








