Mohamed Salah Tamek, le directeur des prisons est convoqué par le Conseil national des droits de l'Homme pour répondre aux graves difficultés que connaissent les prisons marocaines. Le lieu et la date de l'interrogatoire: mardi à l'annexe du CNDH à Rabat en présence de représentants du gouvernement et d'ONG nationales.
Le président du CNDH, Driss Yazami, le ministre d'Etat chargé des droits de l'Homme, Mustapha Ramid et le délégué interministériel aux droits de l'Homme, Mahjoub El Hiba, assisteront à cette audition.
Mohamed Salah Tamek doit informer à cette occasion le CNDH des projets qu'il a réalisés et des manquements et des obstacles qu'affronte la population carcérale. Celle-ci est estimée à 75.000 détenus, dont 40% attendent toujours d'être jugés.
Les observateurs notent que le recours aux peines alternatives et à la liberté conditionnelle sont deux obstacles majeurs qui freinent le progrès de la justice et l'amélioration de la gestion des prisons.
Les réponses du directeur sur ses efforts pour résoudre, notamment, les problèmes liés aux mauvaises conditions d'incarcération (le droit aux soins, le droit humain...) constitueront le moment fort de cette rencontre.
Le directeur des prisons a à son actif deux points positifs: l'interdiction du panier de nourriture familial, remplacé par le système des repas servis aux détenus par l'Administration pénitentiaire et le programme de déradicalisation des détenus islamistes. L'apport de Tamek sur ce dernier point est partiel puisque l'auteur et le maître d'ouvrage du projet est la Ligue Mohammédia des oulémas que dirige avec brio Mohammed Abbadi.