Le business en ligne des pilules abortives

La vente illégale de médicaments en ligne est un phénomène en recrudescence. (Photo d'illustration)

Revue de presseMalgré son interdiction de vente décrétée en 2018 par le ministère de la Santé, le Misoprostol, un médicament initialement conçu pour traiter les rhumatismes et les ulcères gastriques, continue d’être commercialisé illicitement sur les réseaux sociaux. Présenté comme un produit provoquant l’interruption volontaire de grossesse, il constitue une menace pour la santé publique. Une revue de presse tirée d’Al Ahdath Al Maghribia.

Le 19/03/2025 à 21h29

Sur les réseaux sociaux et diverses plateformes numériques, telles que TikTok, les offres illicites de pilules à base de Misoprostol se multiplient. Cette substance active est utilisée pour provoquer l’interruption volontaire de grossesse (IVG). Pourtant, dès 2018, le ministère de la Santé avait suspendu la vente de ce médicament dans les pharmacies marocaines, rapporte Al Ahdath Al Maghribia du jeudi 20 mars.

Initialement conçu pour traiter les rhumatismes et les ulcères gastriques, le Misoprostol a également été interdit en France en raison de ses effets secondaires graves sur les grossesses. Malgré ces mesures, il continue d’être commercialisé clandestinement au Maroc, où il est désormais connu sous le nom de pilules abortives, souvent utilisées sans aucun suivi médical.

Introduit illégalement sur le territoire marocain, ce médicament est vendu à des prix exorbitants, atteignant parfois dix fois ceux pratiqués dans les pays où sa distribution est autorisée. Il est notamment proposé sur la plateforme Facebook «Marketplace», où le prix d’une boîte de huit comprimés varie entre 1.300 et 1.500 dirhams. Or, une dose complète nécessite douze comprimés, obligeant donc les consommatrices à acheter deux boîtes, doublant ainsi le coût total.

Plus inquiétant encore, ces réseaux sociaux et applications regorgent de groupes, de pages et de comptes personnels promouvant activement le Misoprostol. Selon Al Ahdath Al Maghribia, certains vendeurs vont même jusqu’à proposer un «suivi médical» et une livraison à domicile dans toutes les villes du Maroc, garantissant une totale confidentialité. Cette commercialisation anarchique soulève de sérieuses préoccupations, notamment en ce qui concerne l’absence de transparence et de traçabilité du produit, rendant difficile l’identification des responsables en cas de complications médicales.

Dans une lettre adressée à la direction des douanes, la Fédération nationale des syndicats des pharmaciens du Maroc (FNSPM) a alerté sur les dangers de ces médicaments, souvent fabriqués dans des laboratoires clandestins ne respectant pas les normes internationales de stockage et de production. La FNSPM a vivement exhorté les autorités compétentes à mobiliser tous les moyens nécessaires pour lutter contre ce phénomène, qui représente une menace grave pour la santé publique.

Par Hassan Benadad
Le 19/03/2025 à 21h29

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