À plusieurs centaines de kilomètres de l’épicentre du séisme qui a secoué le Maroc, de violentes secousses se sont faites sentir à travers le pays et au lendemain de cet évènement traumatisant, les témoignages émergent sur les réseaux sociaux et dans les discussions entre proches. Jambes qui se défilent, sueurs froides, nausées, vertiges, sensations de tête lourde, angoisses, impression que la terre tremble…
Selon les experts et les parutions scientifiques qui ont été publiées suite à des catastrophes naturelles, il n’y a absolument rien d’anormal à ressentir des troubles anxieux ou dépressifs suite à un tremblement de terre, car c’est une réaction normale à une situation anormale, en l’occurrence une catastrophe naturelle dont l’impact psychologique sur ceux qui la vivent n’est pas à négliger.
Sautes d’humeur, troubles de l’attention, difficultés à dormir…
En effet, «un événement est défini comme traumatique lorsqu’il est soudain, inattendu et qu’il est perçu par la personne comme une menace pour sa survie, suscitant un sentiment de peur intense, d’impuissance, de perte de contrôle, d’annihilation», explique ainsi le site Emergency Live.
Ces troubles peuvent également s’accompagner de sautes d’humeur, de troubles de l’attention, de difficultés à dormir ou encore de flash-back.
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Pour les personnes les plus touchées par un séisme, l’angoisse et le stress sont provoqués par un sentiment d’incertitude liée au fait de ne pas savoir où dormir, comment se nourrir ou encore où aller aux toilettes.
Cependant, toutes les personnes ne réagissent pas de la même manière à une expérience traumatisante, et ce large éventail de réponses peut mener au retour rapide à une vie normale pour certains ou encore à des réactions plus complexes pour d’autres, impliquant la peur, la terreur, le choc, la colère, le désespoir, l’engourdissement émotionnel, la culpabilité, l’irritabilité ou encore le sentiment d’impuissance.
Deux catégories à risque: les enfants et les personnes âgées
L’objectif est donc d’aider, le plus vite possible, les personnes émotionnellement impactées à canaliser leurs émotions, s’accordent les experts, qui identifient deux catégories à risque, à savoir les enfants et les personnes âgées.
En effet, les enfants sont assurément les sujets les plus sensibles et requièrent une attention particulière au lendemain de catastrophes naturelles. Il est donc indispensable de prendre du recul en tant qu’adulte afin de pouvoir aider et apaiser les enfants. Il convient ainsi d’être à l’écoute, sans pour autant projeter ses sentiments d’adulte sur l’enfant, explique à ce sujet le Dr Rania Awaad, professeur associé de psychiatrie et de sciences du comportement à l’université de Stanford. Pour ce faire, se déconnecter quelque peu des informations aide à se recentrer sur soi et à apporter ainsi un sentiment de sécurité aux enfants.
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Parmi les signes de stress chez l’enfant: ce qu’il ne dit pas. Le Dr Awaad explique ainsi que les enfants «peuvent agir et se comporter différemment de leur habitude. Cela montre qu’ils sont en détresse, même s’ils ne le disent pas». Il s’agit alors de signes non verbaux.
Enfin, Selva Arslan, psychologue clinicienne basée à Istanbul, affirme quant à elle que le jeu est une composante clé dans le rétablissement des enfants traumatisés, car «toute forme de soulagement sensoriel peut les aider à surmonter leur traumatisme».
Outre le fait de se faire aider psychologiquement autant que faire se peut, ne serait-ce qu’en parlant à ses proches, le fait d’être dans l’action et d’aider les autres victimes d’une catastrophe naturelle constitue aussi l’un des remèdes les plus efficaces aux troubles post-traumatiques.