On savait que le Maroc était en stress hydrique. Aujourd’hui, certaines régions commencent déjà à montrer des signes inquiétants au point où on les décrit désormais comme menacées par la soif. C’est le cas du Grand Agadir, une zone géographique incluant la capitale du Souss, mais également des villes et grands villages riverains comme Inzegan. Actuellement, le Grand Agadir vit déjà les prémices d’une grave crise de l’eau.
C’est Al Akhbar qui rapporte l’information dans son édition du lundi 24 janvier. La publication explique que des coupures temporaires de l’eau potable ont déjà commencé dans une tentative des autorités d’apporter une première réponse à la rareté de l’eau. Ces coupures s’expliquent par plusieurs facteurs, mais la principale est la situation des différents barrages qui alimentent la région.
D’après Al Akhbar, les barrages qui desservent les zones urbaines d’Agadir et ses alentours, mais aussi les terres agricoles de la région, affichent actuellement un taux de remplissage de 14,41%, soit un niveau très faible ne permettant pas d’assurer une alimentation en eau suffisante. A titre de comparaison, le quotidien rappelle qu’à la même période de l’année dernière on constate un taux de remplissage de 32,93%. En d’autres termes, les réserves d’eau de ces barrages ont diminué de plus de la moitié en un an, une conséquence directe du manque de pluviométrie de ces derniers mois.
Al Akhbar donne même le détail des quantités d’eau retenues dans chaque barrage de la région, une autre manière pour mesurer l’ampleur de la crise. Le barrage Abdelmoumen, par exemple, ne compte plus que 7 millions de mètres cubes en réserve, soit 3,59% seulement de sa capacité. Même situation du côté du barrage Ibn Tachfine, un des plus importants du Royaume. A l’heure actuelle, il ne retient que 52,1 millions de mètres cubes d’eau, soit seulement 17,49% de sa capacité. De même pour Moulay Abdellah où on recense 12,55 millions de mètres cubes, soit 13,95% de sa capacité.
Par ailleurs, Al Akhbar rapporte que certaines voix s’élèvent déjà pour dénoncer la situation actuelle qui ne serait pas seulement du fait du climat. En effet, des sources citées par la publication pointent du doigt le non-respect des précédents gouvernements de leurs engagements prévus dans l’accord-cadre de préservation et de développement des ressources hydriques, signé en 2007. Ce dernier prévoyait, en plus de la construction d’autres barrages et l’aménagement de lacs permettant de retenir de l’eau dans des vallées, la mise en place d’un dispositif de transition vers une irrigation plus raisonnée dans les plus grandes fermes agricoles.