Le ministère de l’Intérieur a reçu récemment une cascade d’informations faisant état d’un nombre de plus en plus grandissant de cas de suicides, liés surtout à la dégradation de la situation socio-économique dans certaines régions du pays et des mauvais rapports entre administrations et certains citoyens.Selon une source, que le quotidien Al Massae, daté de ce week-end des 19 au 21 août, qualifie de sérieuse, le département d’Abdelouafi Laftit est sur le point de recevoir une multitude de rapports détaillés sur cette situations de la part des walis et gouverneurs des régions où des cas de suicides ont été signalés.Le ministère de l’intérieur serait même sur le point d’ouvrir, au niveau de tous ses services administratifs, internes et externes, un registre où seront consignés tous les cas de suicides ainsi que leurs causes supposées.
Al Massae croit savoir, sur la foi de ses sources, que le ministre de l’intérieur, Abdelouafi Laftit, aurait envoyé le mois dernier des missives «top secret» aux walis et gouverneurs, leur demandant de lui fournir des statistiques précises sur toutes les tentatives et cas de suicides enregistrés dans leurs circonscriptions territoriales, surtout les actes présumés dus à un mécontentement vis-à-vis de l’Administration et ses services. Des spécialistes qui se sont penchés sur les causes du suicide au Maroc auraient déjà sonné la sonnette d’alarme, selon le journal, en mettant le doigt sur un «fort sentiment d’injustice» chez certains désespérés à l’égard de l’autorité administrative.Laftit aurait également demandé aux administrations extérieures sous sa tutelle de ratisser large pour enregistrer tous les cas de suicide ou de tentatives de suicide par localités, surtout ceux relatifs à une réaction contre un mauvais comportement de certaines administrations publiques comme la justice, la santé ou les forces de l’ordre…
Cette initiative du ministère de l’Intérieur intervient à un moment où on parle d’un chiffre record (non précisé) de suicides pour la seule année 2017 en cours. Qu’il s’agisse d’hommes ou de femmes, le mode opératoire du suicide varie. Les cas de suicide par pendaison viennent en tête, suivis de l’ingurgitation volontaire de substances médicamenteuses ou chimiques létales, de l’immolation par le feu, de sauts dans le vide ou sous un train en marche... La ville de Kénitra serait de loin la plus touchée par le phénomène des suicides.En attendant d’y voir plus clair, le ministère de l’Intérieur s’active actuellement à expliquer le pourquoi du suicide par pendaison, jeudi dernier, de l’adjoint du Caïd de la commune rurale d’Aïn Chaggag (Sefrou). Selon Al Massae, il s’agit d’un auxiliaire du ministère de l’Intérieur, la quarantaine, qui laisse derrière lui une veuve, trois enfants… et beaucoup de questions sur son suicide.