Des instructions ont été données aux agents de la douane et aux éléments de sécurité pour interdire l’introduction au Maroc de caméras cachées après la multiplication de vidéos mises sur les réseaux sociaux et montrant des fonctionnaires corrompus des administrations publiques, des agents de la police ou de la gendarmerie royale en train de recevoir de l’argent d’automobilistes et de camionneurs, rapporte le quotidien Al Massae dans son numéro de vendredi 26 décembre. Selon la publication, les nouvelles instructions portent sur certains types de caméras cachées, notamment les stylo à caméra intégrée, les lunettes solaires et les puces dissimulées dans les boutons de chemise.
Pour couper court avec les enregistrements secrets et les vidéos cachées, certaines administrations ont eu recours à un nouveau procédé. Elles ont imposé à tout visiteur de consigner son téléphone portable à la réception, le but étant d’éviter les pratiques des maîtres-chanteurs qui filment en secret pour ensuite réclamer le versement de sommes d'argent sous menace de diffuser les vidéos sur les réseaux sociaux, croit savoir le quotidien.
D’après Al Massae, les éléments de sécurité ont mené une campagne de ratissage dans plusieurs locaux de commerce à Garage Allal et Derb Ghellef, à Casablanca, pour vider le marché de caméras cachées habilement déguisées en stylos, lunettes et d’autres accessoires. Et de poursuivre que les éléments de la douane de Casablanca, en coordination avec les services de sécurité, ont récemment procédé à la saisie de trois lunettes équipées de micro-caméras en provenance de Hong Kong, avant d'ajouter que ces lunettes avaient été saisies par les services de sécurité de l’aéroport Mohammed V. Une enquête a été ouverte pour identifier l’expéditeur et le destinataire.
Une source, citée par la publication, fait savoir que l’apparition de deux nouveaux snipers a été à l’origine des nouvelles instructions interdisant l’importation de caméras cachées de Chine et leur vente par les locaux de commerce. Quel que soit leur usage, les caméras cachées posent le problème du respect de la vie privée des personnes. Un cadre juridique est plus que jamais nécessaire pour mettre fin aux vidéos pirates et éviter les risques de dérive.