Un homme a été arrêté, dimanche 18 janvier, en Arabie saoudite, pour avoir filmé l’exécution publique d’une femme. D’origine birmane, Laila Bint Abdul Muttalib Basim avait été condamnée à mort pour avoir assassiné sa belle-fille, âgée de sept ans, à laquelle elle aurait infligé des sévices sexuels. La vidéo tournée par le cinéaste amateur a été publiée sur Youtube avant d’en être supprimée. Elle tourne cependant encore sur d’autres sites, montrant une femme maintenue à terre par des policiers et clamant son innocence jusqu’au coup de sabre qui la réduit au silence. Un sabre qui s’abat sur elle par trois fois, tandis que ces versets du Coran s’élèvent dans les rues de La Mecque, où a lieu la mise à mort: «La punition de ceux qui font la guerre à Allah et à son messager, et qui les affrontent de toutes leurs forces pour semer la discorde sur la terre, sera la décapitation ou l’amputation des mains et des pieds.»
Le ministère de l’Intérieur a déclaré, dans un communiqué, que cette exécution publique devait servir d’exemple. Les «exemples» n’ont pourtant pas manqué, l’exécution de cette femme étant la septième en deux semaines et le nombre de mises à mort s'étant élevé à 87 pour la seule année 2014. La question reste de savoir en quoi, si les juges sont si sûrs de la justesse de la sentence, une vidéo qui ne peut qu’apporter de l’eau au moulin de la terreur dérange les autorités au point d’en enfermer l’auteur.