L’exclusion des enseignants de la langue amazighe du concours de première classe du cadre des professeurs de l’enseignement secondaire qualifiant a suscité une vive indignation au sein de cette profession. Ce concours, prévu pour le 5 avril 2025, est ouvert aux fonctionnaires exerçant dans le secteur de l’Éducation nationale et de l’enseignement primaire depuis au moins quatre ans, rapporte Al Ahdath Al Maghribia dans son édition du lundi 24 mars. Cet examen, qui concerne 6.000 postes, a été réparti entre plusieurs spécialités (français, anglais, arabe, etc.), sans que la langue amazighe ne soit mentionnée. Une omission qualifiée par la Coordination nationale des enseignants de la langue amazighe d’injustifiée et en contradiction flagrante avec la Constitution, ainsi qu’avec la loi organique n° 26.16.
Selon la même source, cette décision institutionnalise une discrimination à l’encontre des enseignants de la langue amazighe et entrave la pleine reconnaissance de son statut officiel au sein du système éducatif. Mohamed Bahoui, professeur de langue amazighe et membre du bureau national de la Coordination, souligne que cette exclusion «contraint les détenteurs de masters en langue amazighe à postuler pour des spécialités autres que les leurs». Il en résulterait, selon lui, un exode massif des enseignants de cette langue, déjà confrontée à une pénurie criante de ressources humaines.
Dans un communiqué, la Coordination a fermement dénoncé cette décision, la qualifiant d’«injustice et de discrimination éducative, s’ajoutant aux pratiques historiquement inéquitables du ministère de tutelle envers cette langue pourtant nationale et constitutionnelle», relaie Al Ahdath Al Maghribia. Elle a également relevé qu’une correspondance du ministère de l’Éducation nationale, datée du 3 mars et relative à la préparation de la carte éducative pour la prochaine saison, ne mentionnait pas les cycles secondaires collégial et qualifiant, en violation de la loi organique relative à la langue amazighe.
Face à cette situation, la Coordination a exigé l’annulation immédiate de cette décision jugée inique, ainsi que l’inclusion de la langue amazighe parmi les spécialités concernées par le concours, dans le respect des principes d’égalité et de justice linguistique. Elle a également appelé à une généralisation de l’enseignement de cette langue, tant sur le plan horizontal que vertical, conformément à sa place constitutionnelle et à son statut officiel.
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