Kénitra: démantèlement d'un réseau spécialisé dans le trafic de bébés

DR

Revue de presseKiosque360. La police judiciaire de Kénitra a mis la main sur une femme accusée de diriger un réseau spécialisé dans le trafic de bébés entre le Maroc et la France. Plusieurs de ses complices sont activement recherchés.

Le 07/04/2016 à 22h20

Kénitra vit actuellement sous le choc de la découverte d’un trafic scandaleux. Celui de bébés fraîchement sortis de leur cocon, pour être vendus par leurs mères à un réseau spécialisé qui les expédie vers la France.C’est le quotidien Assabah qui rapporte ce scandale dont il fait la Une de son édition de ce vendredi 8 avril. D’après le journal, et jusqu’à mercredi dernier, la police judiciaire interrogeait toujours la principale accusée dans ce trafic d’êtres humains, à savoir une femme résidant en France et en instance de divorce.

Il ressort des premières interrogatoires que cette femme se servait d’intermédiaires pour entrer en contact avec des femmes démunies et enceintes, auxquelles elle proposait des sommes colossales en contrepartie de la remise des bébés, dès leur naissance. Les intermédiaires touchaient, eux, entre 10.000 et 20.000 DH pour chaque transaction.

L’affaire a éclaté quand la mère de l’un des bébés «exportés», qui avait eu la garantie de recevoir régulièrement des nouvelles de son enfant, a perdu tout contact avec lui, avant que la mise en cause ne lui déclare que son bébé était mort et inhumé en France. La mère a alors demandé des preuves, avant de porter plainte. D'autant que le mari de l'accusée lui a affirmé, au téléphone, que son fils était bien en vie et avait été accueilli par une famille française.

En rentrant, récemment, au Maroc, la trafiquante de bébés s’est présentée avec un passeport où manquaient quatre pages. Comme explication, elle a déclaré à la police que son ex-mari lui avait joué ce mauvais tour pour l’empêcher de revenir en France.Toujours est-il qu'il s'avère que cette femme et ses complices appartiennent bel et bien à un réseau de trafic de bébés revendus en France, réseau dont les cibles sont des femmes extrêmement pauvres qui se voient promettre de retrouver, plus tard, leurs enfants munis d'un passeport français. 

Pour emmener les nouveau-nés en France, la trafiquante falsifiait des documents administratifs où elle inscrivait les bébés comme étant ses propres enfants.

Une deuxième mère qui a vendu son bébé, retrouvé en France, ainsi que plusieurs intermédiaires dans ce trafic sont activement recherchés.

Par Mohammed Ould Boah
Le 07/04/2016 à 22h20