Justice: l’enquête sur les jugements achetés s’élargit

Revue de presseL’enquête portant sur l’affaire du juge de Tétouan, accusé de corruption par sa deuxième épouse, s’élargit avec la convocation de plusieurs avocats et intermédiaires qui seraient intervenus dans des dossiers judiciaires. Cet article est une revue de presse du quotidien Al Ahdath Al Maghribia.

Le 02/07/2023 à 21h40

Plusieurs personnes ayant des liens avec l’affaire du juge «corrompu» de Tétouan, dénoncé par sa deuxième femme, seront déférées au début de la semaine prochaine devant le procureur général du Roi près la Cour d’appel de Tétouan. Le quotidien Al Ahdath Al Maghribia rapporte, dans son édition du lundi 3 juillet, que le bâtonnier de Tétouan a reçu une convocation émanant du procureur général du Roi et comportant les noms de plusieurs avocats. Lesquels avocats avaient été entendus auparavant par la police judiciaire dans le cadre de cette affaire. Des sources proches de l’enquête n’excluent pas que le juge incriminé soit auditionné, lui aussi.

Les mêmes sources indiquent que des intermédiaires, dont les noms ont été évoqués dans cette affaire, ont été entendus par la police sur leur intervention dans des dossiers judiciaires. Il faut rappeler que la présence à l’audience, la semaine dernière, du magistrat mis en cause, a provoqué des réactions de désapprobation de la part des avocats, des acteurs des droits de l’Homme, des accusés et leurs familles. Les contestataires ont demandé à la Cour d’appliquer ce qui est communément admis au cours de la période d’instruction en empêchant le magistrat incriminé d’exercer sa fonction, et ce jusqu’à la fin de l’enquête en cours.

Le quotidien Al Ahdath Al Maghribia rappelle que l’affaire a éclaté quand la deuxième épouse du juge a porté plainte contre son mari pour corruption en remettant au procureur général du Roi près la Cour d’appel de Tétouan un enregistrement audio compromettant. Dans cet enregistrement, le magistrat aurait évoqué des jugements partiaux prononcés en faveur d’individus poursuivis pour trafic de drogue, falsification de documents et autres délits.

Le juge aurait déclaré à son épouse qu’il avait acquitté plusieurs individus en contrepartie de grosses sommes d’argent, après que ces accusés ont été condamnés en première instance. Des sources proches de l’enquête indiquent que la deuxième épouse aurait porté plainte pour se venger de son mari qui refusait de lui donner assez d’argent pour faire face à ses dépenses.

Par Hassan Banadad
Le 02/07/2023 à 21h40