Jugé pour viol, il réagit par un obscène outrage à la cour

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Revue de presseKiosque360. Arrêté pour le viol d’une petite fille de sept ans, un homme âgé de 63 ans a choqué la cour d’appel de Fès en entreprenant, en pleine audience, de se déshabiller sous les yeux des représentants de l’instance judiciaire et de la famille, à laquelle il assénait une nouvelle violence.

Le 23/06/2014 à 08h39

Le viol: un véritable fléau social, au Maroc, où il ne se passe pas un jour sans qu’une nouvelle agression ne soit rapportée. Une agression? Dans le meilleur des cas, malheureusement, dans un pays où, rapportait la ministre de la Solidarité et de la famille, Bassima Hakkaoui, en mars 2014, à l’occasion de la Journée de la femme, 6 millions de marocaines sont à compter parmi les victimes d'agressions et de violences notamment sexuelles. L’année 2013 a d’ailleurs été secouée par la colère de la société civile qui a manifesté sa révolte et son incompréhension en descendant, à plusieurs reprises, dans la rue, pour interpeller la justice et soutenir, devant les tribunaux, victimes et familles des victimes. Des femmes. Des enfants. Hiba et Jihane. Les petites victimes du monstre Daniel Galvan. La petite Douâa, huit ans. Les exemples ne se comptent pas. Et combien de tragédies sont encore passées sous silence par peur du qu’en dira-t-on? Par peur du rejet des siens? Du regard de la société?

La plus haute des dépravations

Certes, la parole s’est quelque peu libérée. Avant les drames cités plus haut, le suicide de la jeune Amina Filali, contrainte d’épouser son violeur, avait profondément choqué les citoyens. Et, s’il ne fait nul doute que beaucoup de progrès sont encore à faire, les victimes, malgré l’éprouvant parcours du combattant que restent les passages par les tribunaux, osent un peu plus facilement, aujourd’hui, dénoncer leurs agresseurs. Parcours du combattant? C’est bien peu dire lorsque la victime et sa famille, obligées de prendre sur elles pour confronter, au tribunal, le violeur, se retrouvent face à un individu non seulement dénué de toute conscience de la gravité de son acte mais, plus encore, décidé de poursuivre dans la voie de l’humiliation pour aller jusqu’à les offenser dans l’enceinte de la salle d’audience. C’est ainsi que, rapporte le journal Al Khabar dans son édition de ce lundi 23 juin, un homme âgé de 63 ans et arrêté pour le viol d’une petite fille de sept ans, a choqué la cour d’appel de Fès en entreprenant, en pleine audience, de se déshabiller sous les yeux des représentants de l’instance judiciaire, de la famille à laquelle il assénait ainsi une nouvelle violence, et les huées de l’assistance.

A l’accusation de viol, viendra désormais s’ajouter l’outrage à magistrat. L’homme, un boucher exerçant dans la vieille ville de Fès, avait été repéré, le 8 avril dernier, par la police, alors qu’il avait attiré hors de chez elle l’enfant dont le père était absent et la mère trop occupée à prendre soin de son autre enfant, handicapé. Le comble: le violeur invoque des troubles psychologiques qui le pousseraient au crime. Il n’aura ainsi fait que donner la preuve d’une sournoise lucidité dans la plus haute des dépravations.

Par Bouthaina Azami
Le 23/06/2014 à 08h39