Devenue au fil du temps une industrie à part entière, la plasturgie a connu un essor sans précédent avec la création de richesse et d’emploi, ainsi qu’avec sa contribution au développement d’autres secteurs comme l’automobile, l’aéronautique, l’électronique. Cette industrie du plastique a toutefois engendré un fléau majeur pour la planète bleue qu’est la pollution plastique.
Ce type de pollution qui touche les différents écosystèmes de la Terre (forêts, mers, océans, rivières, lacs, zones humides, montagnes), menace dangereusement la santé de l’être humain en provoquant de nouvelles maladies graves, parfois dégénératives ou même mortelles.
En exploitant cette industrie au service de ses besoins, l’homme a commencé depuis les années 60 à fabriquer les sacs plastiques, l’un des aspects d’un nouveau mode de vie, pour remplacer le traditionnel panier en osier, grâce notamment à sa gratuité et légèreté, sans pour autant se soucier de l’environnement.
La production de ces sacs, ainsi que celles d’autres matières plastiques (bouteilles, gobelets, assiettes) ont enregistré une croissance exponentielle durant ces dernières années, eu égard à la forte demande émanant d’un changement de comportement de l’être humain qui s’est orienté graduellement vers le "jetable" (ou le produit à usage unique).
En revanche, ce genre de produit perd tous ses avantages une fois jeté dans la nature, puisque rien qu’un simple sac de plastique, fabriqué en quelques secondes, peut prendre des centaines d’années voire même plus pour se désagréger, ce qui porte atteinte aux différentes créatures vivantes, en particulier les animaux et les espèces maritimes, mettant en péril leurs écosystèmes.
Lire aussi : Les chiffonniers, cette armée de lutte contre les changements climatiques
Face à cette situation alarmante, l’homme devait réagir pour essayer de réparer les dégâts causés contre sa Terre nourricière, en cherchant tout d’abord à gérer les déchets plastiques et par la suite, à développer des alternatives aux produits plastiques, ainsi qu’à opter pour un comportement pro-environnemental.
C’est dans ce sens que le monde entier célèbre la Journée mondiale de la Terre nourricière, le 22 avril de chaque année, avec comme objectif la sensibilisation du public aux différents modes de production et de consommation durables.
Célébrée cette année sous le thème de la réduction de la pollution plastique, cette journée constitue une occasion propice de s’arrêter sur les chiffres et les faits choquants à ce sujet, notamment l’existence dans l’océan Pacifique d’une décharge flottante géante de 1,6 km2 avec 80.000 tonnes de débris.
Au Maroc, la lutte contre les sacs plastiques a été renforcée en juillet 2016 avec le lancement de l’opération "Zéro Mika" suite à l’entrée en vigueur de la loi 77.15 portant interdiction de la fabrication, de l'importation, de l'exportation, de la commercialisation et de l'utilisation de sacs en matières plastiques.
Lire aussi : Zéro mika: la contrebande et l’informel continuent d’alimenter le marché
Grâce à cette opération, le Royaume a réussi, en une année seulement, à incinérer 6.800 tonnes de sacs, à mener plus de 430.000 opérations de sensibilisation et à effectuer environ 2.500 contrôles qui ont donné lieu à plus de 11.143 infractions.
Globalement, l’objectif de la Journée internationale de la Terre nourricière consiste à éveiller la conscience d’une masse de citoyens pour se soucier des enjeux climatiques et passer à une action collective en faveur de l’environnement.
A l’occasion de cette journée, l’Association des enseignants des sciences de la vie et de la terre (AESVT Maroc) organise du 21 au 29 avril 2018, la 4e édition de la campagne nationale de sensibilisation et de nettoyage des sites naturels dans 22 villes marocaines.
Tenue sous le thème "Sites naturels propres et préservés, un droit et un devoir", cette campagne vise à encourager l’amélioration de l’état de la propreté de 22 sites naturels, la promotion des valeurs de solidarité, de bon voisinage et d’écocitoyenneté planétaire, dans le but de déclencher une prise de conscience environnementale à échelle individuelle, collective et planétaire.
Hicham Louraoui