«Mieux vaut prévenir que guérir», dit l’adage. Les institutions chargées des contrôles sanitaires ne partagent pas encore cette culture de l’anticipation. La preuve en est la multiplication des intoxications alimentaires collectives et leurs conséquences désastreuses, notamment sur la santé des enfants et des femmes enceintes, fait remarquer l’éditorialiste du quotidien Al Akhbar dans son édition du week-end des 14 et 15 septembre.
«Ce constat n’interpelle ni les bureaux communaux d’hygiène des collectivités territoriales ni leurs présidents, ni les instances chargées de la reddition des comptes, les autorités locales et provinciales, ni le ministère de la Santé et les services de l’Office national de sécurité sanitaire des produits alimentaires (ONSSA), qui devraient assumer leurs responsabilités», a-t-il relevé.
Dans la plupart des cas, poursuit le quotidien, «les interventions ne sont effectuées qu’après les drames par le déclenchement d’états d’alerte et l’ouverture d’enquêtes qui se terminent généralement par l’arrestation du propriétaire du local à l’origine du mal».
Cependant, cela n’empêche pas le phénomène de continuer à défrayer la chronique, dans la mesure où ni les causes ni les dysfonctionnements profonds n’ont été traités, à savoir la prolifération de l’abattage clandestin, l’absence de contrôle et les circuits de transport et de stockage.
«Certaines communes ne disposent pas d’abattoirs agréés par les services de l’ONSSA. Pourtant, les installations continuent de fonctionner et le transport des viandes dans des véhicules et des engins sans respect des règles d’hygiène également», écrit l’éditorialiste, rappelant que «les services compétents ont déjà trouvé dans le nord des endroits approvisionnés par un fournisseur qui disposait de grands dépôts de stockage de viandes et de poissons avariés».
Cette anarchie serait maîtrisée et manipulée par de redoutables lobbies qui protègent les circuits de l’abattage clandestin et la circulation de produits alimentaires avariés. Le phénomène présente de sérieux dangers pour la santé publique, a-t-il souligné, appelant les différentes autorités compétentes à durcir les contrôles des modalités de production et de commercialisation des denrées alimentaires pour assurer la sécurité sanitaire des aliments.