Les villes du sud du Maroc ont été victimes de graves inondations consécutives à des pluies diluviennes. L'Exécutif, si l'on croit Al Akhabar et Assabah, dans leurs éditions du 5 décembre, a imposé sa méthode de distribution des aides aux victimes. Le gouvernement de Abdelillah Benkirane aurait confié la tâche de distribution aux commerçants locaux auxquels il a vendu les aides acheminées en leur fixant une marge bénéficiaire précise. Selon les deux journaux la mesure a provoqué un malaise et un mécontentement au sein de la population de Sidi Ifni.
Al Akhbar et Assabah qualifient cette situation de "détournement des aides de l'Etat par les autorités provinciales de Sidi Ifni". Ces dernières, selon ces publications, "devaient en principe distribuer gratuitement cette assistance aux populations démunies". "L'importante aide de l'Etat acheminée rapidement vers le port de Sidi Ifni a été détournée. Elle a été confiée illégalement aux commerçants de la ville qui l'ont revendue sans scrupules à des prix exorbitants aux couches démunies". Les directives du gouvernement dans la gestion des secours ont été dénoncées par "des ONG locales et des représentants de la société civile lors d'une assemblée tenue mardi au siège de la province de Sidi Ifni".
Selon le quotidien Al Akhbar, "la distribution des vivres aux populations affectées n'a pas fonctionné car les aides du gouvernement ont été détournées". "Cette situation, selon le quotidien, a contraint les habitants de Sidi Ifni à exprimer leur mécontentement: des troubles et des dégâts ayant été évités de justesse". De son côté, Assabah nous apprend que Sidi Ifni est toujours en ébullition à cause des revendications "des habitants en matière de besoins alimentaires, de soins médicaux et d'habitat". "Certaines localités autour de Sidi Ifni sont isolées après les intempéries. Elles ont exprimé leur vif mécontentement", selon le journal qui dénonce également les dysfonctionnements qui ont entaché la livraison de l'aide de l'Etat aux populations sinistrées de la région. Les ONG accusent en outre les autorités locales pour leur lenteur dans les secours.