Indignés, les chirurgiens esthétiques du Maroc répondent à TF1, suite à l’émission "Sept à huit"

L'émission "Sept à huit" consacrée à la chirurgie esthétique au Maroc.

L'émission Sept à huit consacrée à la chirurgie esthétique au Maroc. . DR

Dans un communiqué de presse paru le 11 février, la société marocaine de chirurgie plastique réparatrice et esthétique (SMCPRE) a exprimé son indignation suite au reportage diffusé sur la chaîne française TF1 consacré à la chirurgie esthétique au Maroc.

Le 13/02/2021 à 13h11

L’émission intitulée «Les silhouettes de Casablanca, bistouri à petits prix» a provoqué un tollé sur la toile en raison de l'image caricaturale donnée aux femmes marocaines mais en réaction à l’appellation «ferrari design» donnée par le Docteur Guessous, célèbre praticien casablancais, à la silhouette obtenue suite à une liposculture.

Critiqué pour sa sémantique s’apparentant davantage au tuning automobile qu’à la chirurgie, le Docteur Guessous n’a pas réagi directement à la polémique, d’autant que celui-ci emploie déjà depuis plusieurs années cette appellation de façon assumée sur les réseaux sociaux, tout comme celle du «Moroccan butt» en comparaison au «Brazilian butt». Une expression bien connue de sa clientèle employée pour désigner un fessier généreux associé à une taille fine. Une silhouette qui n’est pas sans rappeller celle de Kim Kardashian.

Ce qui a scandalisé les membres de la SMCPRE, se sont «les images véhiculées ainsi que les messages contenus dans ce reportage», expliquent-ils ainsi, exprimant par ailleurs «leur désaccord avec l’approche et le traitement qui manquent d’objectivité dans la réalisation de ce reportage».

Ceux-ci ont également tenu à préciser que «les images diffusées ainsi que les chiffres mentionnés ne représentent aucunement la réalité de l’activité de la quasi-totalité des praticiens de la chirurgie plastique réparatrice et esthétique au Maroc dont le niveau et le professionnalisme sont mondialement reconnus».

Pour les membres du SMCPRE, le reportage a ainsi distordu la réalité d’une pratique encadrée, cadrée par des règles de sécurité et régie par un code éthique et déontologique mais a également donné une «image caricaturale (…) de la femme et de la société marocaine dans son ensemble».

Dénonçant des «clichés déformés», qui apparentent les femmes à des bimbos écervelées, revendiquant leur féminisme dans les nouvelles courbes de leur corps, le communiqué du bureau signé par son président, le Professeur El Hassan Boukind, estime que «le reportage est loin de refléter la réalité du Maroc moderne et les avancées qu’il a réalisées dans le domaine des droits des femmes et leur émancipation à la lumière de la Moudawana et de la volonté politique de la plus haute instance du pays depuis plus d’une vingtaine d’années».

Par Zineb Ibnouzahir
Le 13/02/2021 à 13h11