Guerre du Rif: Passe d'armes entre El Omari et Aourid

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Ilyas El Omari et Hassan Aourid ont confronté leur point de vue sur l'interdiction d'un colloque sur l'utilisation de gaz toxiques par les Espagnols pendant la Guerre du Rif, lors de la présentation d'un livre sur ce thème à la Bibliothèque nationale.

Le 13/12/2014 à 17h28

"Si vous êtes un historien Hassan Aourid, moi je connais très bien et mieux que quiconque l'histoire de ma vie". C'est en ces termes vifs que Ilyas El Omari, dirigeant du PAM, a répondu vendredi soir à Hassan Aourid au sujet de l'interdiction du premier colloque sur les gaz toxiques par les autorités marocaines de l'époque. Un échange de propos fermes entre les deux hommes a eu lieu lors de la présentation à la bibliothèque nationale de Rabat d'un livre intitulé "Les crimes internationaux et droit des victimes à réparation, le cas de la guerre du Rif 1921-1926". L'auteur du livre est Mustapha Benchérif. 

Dans son intervention, Hassan Aourid a indiqué que l'idée de l'organisation du premier colloque sur les gaz toxiques lui a été communiquée en 1999 par le journaliste Ali Anouzla, alors qu'il était porte-parole du palais et que ce colloque avait été interdit par Driss Basri. Hassan Aourid a en outre révélé qu'il avait été approché à cette époque par Anouzla au sujet de l'affrètement d'un avion pour ce colloque, qui devait se tenir à Al Hoceima. Dès l'intervention finie, Ilyas El Omari, voyant que son rôle dans cette affaire risquait d'être minimisé, lui qui avait été le premier à avoir accusé l'armée espagnole pour l'utilisation de gaz toxiques lors de la Guerre du Rif, a répondu aux propos de l'ancien gouverneur de Meknès.

"Le premier colloque, a répondu El Omari, a été interdit en mars 2000 du temps du ministre de l'Intérieur Ahmed Midaoui, qui me convoqua à l'époque dans son bureau en me menaçant d'une arrestation au motif que je faisais l'objet d'une condamnation par contumace. Ce ministre m'avait aussi accusé de vouloir commémorer les émeutes de 1958 alors que je préparais l'organisation de ce colloque". "Contrairement à ce que vous dites, Ali Anouzla n'a jamais été un intermédiaire entre vous et moi. Anouzla n'a jamais été non plus un intermédiaire entre des ONG et le palais royal", a martelé Ilyass El Omari devant une assistance parmi laquelle se trouvait Mohamed Sebbar, secrétaire générale du CNDH.

Par Mohamed Chakir Alaoui
Le 13/12/2014 à 17h28