Grandes écoles: les résultats du concours national commun 2025 font scandale

La publication des résultats du concours national commun 2025, sésame pour l’accès aux grandes écoles d’ingénieurs, a suscité une vive contestation chez les étudiants.. DR

Revue de presseL’annonce des résultats du concours national commun 2025, porte d’entrée vers les grandes écoles d’ingénieurs, a déclenché une vive contestation parmi les étudiants. Entre retards d’inscription, erreurs dans les listes de réussite et accusations d’iniquité dans la répartition des places, la crédibilité de ce rendez-vous académique est aujourd’hui mise en cause. Cet article est une revue de presse tirée du quotidien Assabah.

Le 21/08/2025 à 19h09

Une vive polémique secoue actuellement le milieu étudiant, à la suite de l’annonce des résultats du concours national commun 2025 (CNC), qui conditionne l’accès aux grandes écoles d’ingénieurs du Maroc. Le bureau national des classes préparatoires a dénoncé ce qu’il qualifie de «répartition inéquitable» des places disponibles dans ces établissements, pointant du doigt des irrégularités dans l’organisation de ce rendez-vous académique crucial, rapporte le quotidien Assabah dans son édition du vendredi 22 août.

Selon les étudiants, la décision prise par l’École supérieure de mécanique et d’électricité, chargée de la supervision du concours, a suscité une vague de contestations. La Coordination nationale des élèves ingénieurs a adressé une correspondance officielle au ministre de l’Éducation nationale, du Préscolaire et des Sports, dénonçant «des dysfonctionnements organisationnels» qui auraient affecté le bon déroulement du concours et porté atteinte à sa crédibilité.

«Les étudiants évoquent plusieurs anomalies qui auraient marqué l’organisation du concours», relate Assabah. D’abord, de nombreux candidats ont été confrontés à des retards dans la validation des frais d’inscription. Bien que leurs paiements aient été débités dans les délais, ils n’ont pas été confirmés par la plateforme officielle, ce qui les a contraints à se déplacer dans des conditions difficiles, sans qu’aucune prolongation officielle ne soit annoncée.

Ensuite, la publication d’une première liste provisoire des admis a révélé des erreurs manifestes. Les organisateurs ont expliqué cette situation par un problème technique lié au programme Excel, mais cette justification a été jugée insuffisante par les étudiants et leurs familles. Beaucoup estiment qu’un tel incident, qui a semé la confusion et l’inquiétude, aurait mérité au minimum des excuses du ministère de tutelle.

Face à cette situation, la Coordination nationale des élèves ingénieurs a formulé une série d’exigences. Elle demande avant tout la publication d’un communiqué officiel et détaillé, afin d’expliquer les causes réelles de ces dysfonctionnements. Elle réclame également la correction des affectations jugées injustes et la révision des cas problématiques. Les étudiants insistent par ailleurs sur la nécessité de leur garantir le droit de consulter leurs copies et leurs résultats, en conformité avec le principe de transparence.

La Coordination plaide aussi pour le report de la deuxième phase d’affectation, afin de permettre une meilleure organisation et de laisser aux candidats le temps de faire un choix réfléchi pour la suite de leur parcours. Elle va plus loin en demandant l’introduction d’une troisième phase d’orientation, qui offrirait davantage d’opportunités et renforcerait l’équité entre les étudiants.

Au-delà de ces mesures immédiates, les représentants des étudiants appellent à l’instauration d’une approche plus participative et équitable. Ils insistent sur l’importance de définir clairement les critères de sélection, de publier à l’avance le calendrier du concours, et d’assurer la transparence dans les méthodes de correction, de gestion technique et de communication. Pour eux, seule une telle démarche permettrait de restaurer la confiance dans un concours considéré comme la clé de voûte du parcours des futurs ingénieurs du pays, lit-on encore.

Au-delà d’une simple contestation estudiantine, cette crise met en lumière les fragilités d’un système de sélection censé garantir l’égalité des chances dans une filière stratégique pour le développement du Maroc.

Le concours national commun, véritable passage obligé pour les élèves issus des classes préparatoires, se veut l’expression d’un mérite académique reconnu. Toute faille dans son organisation ébranle donc la confiance des étudiants et de leurs familles et, par extension, l’image de l’enseignement supérieur scientifique au Maroc. La balle est désormais dans le camp du ministère.

Par La Rédaction
Le 21/08/2025 à 19h09