Les scandales qui ont entaché, du temps de Karim Ghellab, le ministère de l’Equipement et des transports et la fondation des œuvres sociales pour les employés, atterrissent devant la brigade nationale de la police judiciaire (BNPJ). S’appuyant sur une source judiciaire, le quotidien arabophone Akhbar Al Yaoum rapporte, dans son édition de ce mercredi 2 septembre, que trois plaintes ont été déposées, durant ces derniers mois, devant le parquet compétent qui les a compilées dans un dossier transféré à la BNPJ.
Cette affaire, précise le quotidien, s’articule autour du scandale dont l’actuel ministre Aziz Rebbah avait fait part à son homologue de la justice et des libertés, un scandale relevant de dysfonctionnements soulignés dans le rapport de l’inspection générale des finances. Deux plaintes ont par ailleurs été déposées par des instances des droits de l’Homme. De plus, le quotidien affirme avoir eu accès à de nouveaux documents et informations, citant les rapports des réunions des intervenants dans le projet Sidi Abderrahmane de Casablanca, le 12 décembre 2002, rapports qui confirment que la liste des bénéficiaires a été bouclée à au moment où Ghellab occupait encore son poste ministériel. Dans le même sillage, le quotidien montre comment la fondation des œuvres sociales s’est transformée en une caisse noire pour monter des projets immobiliers et touristiques et les céder aux hauts fonctionnaires du ministère et à des agents d’autorité, notamment le projet qui comprend des lots pour villas à Aîn Diab et où Ghellab a bénéficié d’un lot d’une superficie de 781 M2 à un prix de 1200 DH/M2, alors que les inspecteurs des finances avaient estimé le prix réel du mètre carré à 10.000 DH.
Contacté par le quotidien, l’ancien ministre campe sur ses positions et nie avoir pris connaissance du plan du projet en question. Or, les données avancées par le quotidien ont été confirmées par le président de l’instance nationale de la protection des deniers publics, l’avocat Tariq Soubaî, qui a indiqué que l’enquête suivait son cours.Le quotidien rappelle d'ailleurs que le grand bénéficiaire des projets de la fondation des œuvres sociales n’est autre que Karim Ghellab, signalant que la liste des bénéficiaires avait été modifiée pour bénéficier à certaines personnes. Une manœuvre liée à la nomination de Mohamed Abdeljalil, l’un des huit heureux bénéficiaires, à la tête de l’ODEP en 2005.