«Que ceux qui ont des choses à dire montent sur cette estrade et le clament haut et fort. Ceux qui se cachent et lancent des slogans qui ne nous représentent pas dans l’espoir d’être suivis par la foule n’ont qu’à rentrer chez eux. Ils n’ont pas leur place parmi nous. Nous disons non à la fitna, non à la discorde et non à la récupération de notre mouvement». C’est par ces mots qu’un jeune meneur de la manifestation de ce dimanche 5 octobre, sur la place des Sraghna, au cœur du quartier populaire emblématique de la capitale économique, Derb Sultan, a alerté la foule quant à la présence d’éléments «nuisibles». Ces derniers, qui se présentent couverts, appartiennent à des mouvements radicaux désireux de surfer sur la vague pour passer «leurs» messages. La méthode est éprouvée: souffler des slogans différents dans l’espoir que la mèche prenne. Il faudra réessayer.
«Nous ne sommes pas là pour vous, mais pour tous les Marocains. Et ce que nous voulons, c’est un meilleur système de santé et un enseignement de qualité, point à la ligne», a répété le jeune contestataire.
«Nous sommes ici pour replacer deux questions au cœur du débat et des actions à venir: la santé et l’éducation. Sans eux, impossible de bâtir une société solide. Nous voulons être fiers de notre pays dans ces deux domaines. Un peuple en bonne santé et une jeunesse formée, c’est la seule issue possible vers un vrai renouveau. L’éducation doit libérer les talents, encourager la créativité et donner aux jeunes les moyens d’innover et de transformer leurs idées en réalité», explique une manifestante.
Lire aussi : Tribune. GenZ212: énergie et promesses dans un Maroc en mutation
«L’éducation ne doit pas se limiter à la transmission de connaissances: elle doit être une véritable école de citoyenneté où chacun apprend ses droits, ses devoirs et les limites à ne pas franchir. Connaître ses droits, c’est essentiel. Comprendre ses responsabilités, c’est ce qui construit une nation», ajoute un autre. «Nous ne sommes pas contre les stades ni contre des infrastructures qui tirent le pays vers le haut. Nous plaidons pour que la santé et l’éducation suivent au même rythme, car sans elles, c’est l’avenir du pays qui vacille», résume un autre manifestant.
Le pacifisme des manifestants a rendu leurs messages clairs, précis et plus audibles. Ce mouvement en était, ce dimanche, à son huitième jour de mobilisation.







