GenZ212. «Les victimes, c’est nous!»: les habitants d’Oujda condamnent les violences

Des actes de vandalisme enregistrés mardi 30 octobre 2025 à Oujda.

Les Oujdis dénoncent des débordements qui, selon eux, trahissent l’esprit des manifestations pacifiques, nuisent à la légitimité des revendications et dont les victimes sont d’abord les commerçants et les habitants de la ville.

Le 01/10/2025 à 13h26

La population d’Oujda a exprimé une vive indignation face aux actes de vandalisme et de destruction qui ont accompagné les manifestations de ces derniers jours. Plusieurs habitants estiment que ces débordements ne reflètent en rien ni la véritable image des jeunes de la ville, ni l’esprit initial des protestations.

Comme dans d’autres villes marocaines, Oujda a vu défiler des jeunes en petit nombre dans les rues pour réclamer de meilleures conditions dans les secteurs de la santé et de l’éducation, ainsi que davantage d’opportunités d’emploi. Mais certains rassemblements ont dérapé. Des individus non identifiés se sont livrés à des actes de casse, visant des devantures de commerces et plusieurs véhicules stationnés sur la voie publique.

Dans des témoignages recueillis par Le360, des habitants rappellent que le droit de manifester doit s’exercer dans le respect des règles et dans un esprit de responsabilité. «La protestation est un droit légitime, mais elle doit rester pacifique et éloignée de toute forme de violence ou d’atteinte aux biens d’autrui, qu’ils soient privés ou collectifs», souligne l’un d’entre eux.

Il cite l’exemple d’une boutique de vente de chaussures qui a été vandalisée. «Qu’a fait ce concitoyen de mal pour que son commerce soit ainsi attaqué et pour qu’il se retrouve désormais sans rien? Ce qui s’est passé est injustifiable. On ne peut pas exprimer son mécontentement en détruisant le bien d’autrui».

Un autre citoyen abonde dans le même sens. «Nous rêvons tous d’un Maroc meilleur et d’une ville d’Oujda où il ferait bon vivre. Mais la violence n’est pas la solution. Manifester, oui, mais de manière pacifique et civilisée. C’est le meilleur moyen de se faire entendre», déclare-t-il.

Les intervenants appellent ainsi à distinguer entre les manifestants pacifiques, porteurs de revendications claires et légitimes, et ceux qui cherchent à profiter du contexte pour semer le chaos. Selon eux, les comportements violents ternissent non seulement l’image des protestations, mais affaiblissent aussi la légitimité même des demandes sociales. En définitive, les habitants d’Oujda rappellent avec force que la défense des droits ne saurait s’exprimer dans la violence, mais bien dans l’écoute, le dialogue et le sens de la responsabilité collective.

Par Mohammed Chellay
Le 01/10/2025 à 13h26