Gaz hilarant: une drogue récréative aux effets dévastateurs

Cartouches de protoxyde d'azote, souvent à usage alimentaire par exemple pour les siphons à chantilly. Leur contenu est détourné pour un usage de drogue et est alors appelé gaz hilarant.

Cartouches de protoxyde d'azote . dr

Revue de presseDans une question écrite adressée au ministre de la Santé, la députée Touria Afif alerte sur la banalisation inquiétante du protoxyde d’azote, autrefois réservé à un usage médical et désormais détourné en drogue récréative. Cet article est une revue de presse tirée d’Al Ahdath Al Maghribia.

Le 23/11/2025 à 19h25

Dans une question écrite au ministre de la Santé, la députée Touria Afif a émis un signal d’alarme concernant la prolifération de l’usage récréatif du protoxyde d’azote, plus communément appelé «gaz hilarant». Autrefois cantonné à un usage médical rigoureusement encadré, ce composé s’est insidieusement métamorphosé en une «drogue bon marché», investissant sans retenue les espaces publics, les cafés et les discothèques.

«La parlementaire a rappelé qu’en dépit des apparences frivoles que son surnom pourrait suggérer, cette substance n’a rien d’anodin», rapporte Al Ahdath Al Maghribia du lundi 24 novembre. Sa consommation présente des risques sanitaires majeurs, pouvant entraîner une perte de conscience, des troubles respiratoires aigus, des lésions neurologiques irréversibles, voire, dans les cas les plus extrêmes, le décès. Elle souligne que la rapidité avec laquelle ce phénomène se diffuse exacerbe les comportements déviants parmi la jeunesse et instille un profond sentiment d’inquiétude au sein des familles. Ces dernières se trouvent désormais confrontées à une forme de toxicomanie plus accessible et moins onéreuse que les stupéfiants traditionnels.

Face à cette urgence, Afif a instamment prié le ministre de concevoir un plan d’action urgent pour endiguer la propagation de ce produit, soit en renforçant le contrôle des circuits d’approvisionnement et en prohibant toute cession sans justification médicale ou professionnelle valable, soit en accentuant la vigilance dans les établissements et lieux ouverts, devenus de facto des plateformes de promotion. Un volet essentiel de ce plan réside dans le lancement de campagnes de sensibilisation ciblant les établissements scolaires, les structures jeunesse et les familles.

«Il convient de préciser que le protoxyde d’azote est un gaz oxydant, incolore, à l’odeur et à la saveur légèrement sucrées», note Al Ahdath Al Maghribia. Employé en anesthésiologie pour ses propriétés analgésiques, il est aujourd’hui détourné sous forme d’inhalation via des ballons ou des capsules, accessibles pour une somme modique (15 à 30 dirhams). Si son usage procure une fugace sensation de bien-être et d’euphorie, d’où son appellation de gaz du rire, il peut également provoquer vertiges, suffocation et chutes brutales. À plus long terme, ses effets sont tout aussi redoutables, puisqu’il attaque le système nerveux et la composition sanguine, engendrant de sévères anémies et des carences en vitamine B12.

Par Hassan Benadad
Le 23/11/2025 à 19h25