De crainte que les dossiers administratifs de leurs enfants ne soient pris en otage par certains groupes scolaires qui exigent le règlement de la totalité des frais durant la période de crise, les parents d’élèves viennent de saisir le ministère de l’Education nationale, de la formation professionnelle, de l’enseignement supérieur et de la recherche scientifique.
Selon le quotidien Al Ahdath Al Maghribia, qui se penche sur ce sujet dans son édition de ce jeudi 28 mai, la fédération des Associations des parents et tuteurs d’élèves a appelé, dans plusieurs régions, les Académies régionales de l’éducation et de formation (AREF) et les directions provinciales du ministère de l’Education nationale à trouver une solution à ce problème dans les plus brefs délais. La fédération a d'ailleurs mis en garde certains établissements de l’enseignement privé contre d’éventuelles pratiques de chantage qui pourraient, notamment, porter sur les certificats de scolarité des enfants ou l'accès des élèves aux examens nationaux pour les niveaux scolaires diplômants. Ces établissements, rappelle la fédération, ont toujours bénéficié des frais de scolarité majorés durant le mois de septembre pour les «frais d’inscription», alors même que les cours ne démarrent que vers la mi-septembre.
Cette montée au créneau de la fédération des Associations des parents et tuteurs d’élèves, souligne pour sa part le quotidien Al Massae dans son édition du même jour, intervient après les mises en demeure adressées aux parents par certains établissements privés de Casablanca, Tétouan, Mohammedia, Tanger et d’autres villes, pour leur demander de s’acquitter de la totalité des frais de scolarité durant la période de crise.
Le ministère de tutelle, qui devait intervenir pour proposer des solutions en vue de mettre un terme à la crise, reste pour le moment dans l’expectative, font remarquer les deux publications, malgré les débats qu'a soulevés la question de la facturation de services non rendus par ces établissements et sachant que l’apprentissage à distance ne peut être remplacer les cours donnés en classe. De plus, ajoutent les sources d’Al Ahdath, certains établissements se sont contentés, durant cette période de crise, d’envoyer des documents sur les téléphones portables, sans aucune explication aux enfants, dont les parents ont dû remplacer les enseignants.
La fédération, ajoutent les deux publications, a donc appelé les groupes scolaires à faire preuve de solidarité en annulant les frais de scolarité ou en les réduisant de 50% pour les mois de mars, avril, mai et juin, sans demander de justificatifs aux parents. Car, indique la fédération, plusieurs groupes scolaires accueillent une majorité d'enfants issus de la classe moyenne, sérieusement impactée par la crise du Covid-19.