La Chambre criminelle de second degré près la Cour d’appel de Fès a reporté au lundi 27 janvier 2025 le procès de Abdelali Hamieddine, accusé d’être impliqué dans l’affaire du meurtre de l’étudiant Benaissa Ait El Jid.
Ce dirigeant du PJD, poursuivi pour «participation à un homicide volontaire avec préméditation», est accusé d’avoir assassiné Benaissa Ait El Jid, un étudiant de la mouvance gauchiste en 1993 à Fès, rappelle Al Ahdath Al Maghribia de ce jeudi 28 novembre.
Il avait été condamné le 11 juillet 2023, en première instance par la même juridiction, à trois ans de prison ferme, après que son chef d’inculpation a été requalifié en «coups et blessures ayant entraîné la mort sans l’intention de la donner».
Ce verdict n’avait pas satisfait la défense de la victime, de même que les associations des droits de l’Homme. Quant aux dirigeants du PJD, ils l’avaient considéré comme «très sévère».
Les deux parties ont donc décidé d’interjeter appel, tout comme le procureur général du Roi près la Cour d’appel de Fès.
Lors de l’audience du lundi 25 novembre 2024, l’avocat de l’accusé a demandé le report de l’audience, pour préparer la défense de son client, en plus de la convocation d’un témoin à charge, El Khammar Haddioui, qui ne s’était pas présenté à la première audience du 24 juin 2024.
Comme lors des précédentes audiences, Abdelali Hamieddine était accompagné de sa femme, mais aussi et surtout de plusieurs dirigeants du PJD, dont le président du groupe parlementaire Abdellah Bouanou, et du président du Conseil national du parti, Driss El Azami El Idrissi.
Le procès en première instance s’est déroulé en 22 audiences, au cours desquelles l’accusé a été confronté à El Khammar Haddioui, ami de la victime, dont le témoignage avait été déterminant dans la décision du juge d’instruction de déférer Abdelali Hamieddine devant la première Chambre criminelle de la Cour d’appel de Fès.
Les faits de cette interminable affaire remontent à 1993, année où Benaissa Ait El Jid avait été victime d’une agression perpétrée par des étudiants islamistes, qui l’avaient sorti, avec son ami, d’un taxi.
Ce qui était un guet-apens avait eu lieu non loin de la cité universitaire Dhar Mahraz, qui a été un lieu d’affrontements entre étudiants des mouvances islamistes et de gauche.
Après avoir été violemment frappé à la tête par un pavé qui avait été arraché d’un trottoir, Benaïssa Aït El Jid est décédé dans un hôpital, quelques jours plus tard.