Les éléments de la brigade régionale de la police judiciaire de la ville de Fès ont réussi, le lundi 28 avril courant, à démanteler un réseau criminel spécialisé dans la création d’entreprises fictives.
L’opération a pu être menée, rapporte le quotidien Al Ahdath Al Maghribia dans son édition du jeudi 1ᵉʳ mai, grâce à des informations précises fournies par les services de la Direction générale de la surveillance du territoire national (DGST).
Quinze membres de ce réseau ont été interpellés. «Ils sont poursuivis pour falsification de documents officiels, faux et usage de faux à des fins de création d’entreprises fictives, exploitées dans l’exécution d’activités financières et commerciales suspectes», écrit le quotidien.
Selon une source informée, citée par Al Ahdath Al Maghribia, les données de l’enquête indiquent «l’implication des suspects, qui opèrent au sein de différents réseaux criminels, dans la création d’entreprises et de sociétés fictives utilisées pour émettre des factures et les vendre au profit de tiers, ainsi que dans la réalisation de transactions financières et l’obtention de prêts suspects».
Les principaux suspects ont été arrêtés en compagnie de plusieurs intermédiaires et courtiers impliqués dans cette activité criminelle. Les perquisitions effectuées dans ce cadre ont permis de saisir un ensemble de documents relatifs à la création de ces entreprises fictives, ainsi que des dizaines de factures, des carnets de chèques, des documents commerciaux, des pièces d’identité au nom de tiers, en plus d’une grande quantité de cachets et de matériel informatique contenant des traces numériques de ces activités criminelles.
Tous les individus arrêtés, relève le quotidien, font actuellement l’objet d’une enquête judiciaire menée sous la supervision du parquet compétent. Et ce, «afin de déceler toutes les ramifications potentielles de ces activités criminelles et d’identifier les autres personnes éventuellement impliquées».
Dans le même ordre d’idées, d’autres sources médiatiques avaient rapporté, fin mars dernier, que les services centraux de contrôle de la Direction générale des impôts (DGI) avaient lancé une vaste opération d’audit face à la multiplication des cessions d’entreprises suspectes.
Il s’agit de sociétés qui n’exercent en réalité aucune activité commerciale, industrielle ou de services effective. Elles sont détournées à des fins frauduleuses, notamment pour faciliter l’obtention de prêts bancaires, de visas ou encore pour délivrer de fausses factures dans le cadre de la fraude fiscale et manipuler des opérations d’import-export.
Il y a quelques mois, le ministère délégué au Budget avait affirmé que le Maroc comptait plus de 225.000 sociétés inactives, appelées «sociétés dormantes».








