Les Marocaines sont à l'honneur à la Une de Jeune Afrique. Dans sa dernière livraison, datée du 26 janvier, le magazine consacre plusieurs pages à "dix ans de réforme" en l'honneur de la femme marocaine. Dix ans à l'issue desquelles "les nouveaux acquis des Marocaines font l'objet d'un assez large consensus". Un consensus récemment marqué par le vote de l'amendement de l'article 475 du code pénal. Mais comme ne manque pas de le souligner l'hebdomadaire, "le chemin vers une pleine égalité des sexes est encore long".
En 2000, l'actuelle ministre de la Solidarité et de la femme, Bassima Hakkaoui, s'était imposée comme l'égérie du mouvement conservateur, hostile à une réforme profonde de la place de la femme dans la société voulue par le secrétaire d'Etat, Saïd Saâdi, mais peu soutenue par le gouvernement. "Ironie de l'histoire, près de quinze ans plus tard, Hakkaoui se heurte aussi à un refus", relève Jeune Afrique en faisant référence au projet de loi sur les violences faites aux femmes qui "n'a convaincu ni les associations féministes, ni ses camarades du parti".
Constat mitigé
Près de dix ans après l'entrée en vigueur de la Moudawana, pour l'hebdomadaire, "le bilan est insatisfaisant". "Les juges se sont révélés à la fois faibles, laxistes et débordés par les stratégies individuelles de contournement de la loi, quand ils ne sont pas tout simplement partisans d'une lecture conservatrice du texte", commente le journal. Plus loin on apprendra que le rapport sur l'inégalité des sexes publiés par le Forum économique mondial classe le Maroc 129e sur 136 pays.
"Si le combat pour l'égalité homme-femme est de longue haleine, il est aussi quotidien", fait remarquer le support selon qui "les femmes peuvent compter sur leurs élus, de plus en plus nombreuses, grâce notamment à une politique de quotas, institutionnalisée en 2011 par la loi organique régissant la Chambre des représentants". Une politique qui, comme le conclura d'ailleurs le journal, a été consacrée par le roi Mohammed VI très récemment à travers la nomination de Zineb El Adaoui (wali). Une première pour une femme". Les femmes marocaines ont encore des challenges à relever. Dès son accession au Trône, le roi Mohammed VI a fait de la promotion économique et sociale une priorité. En quatorze ans de règne, les résultats atteints sont énormes. La dynamique continue. La mobilisation des femmes est consacrée par la plus haute instance du pays.