Un salafiste répondant au nom de Cheikh Abou Nouaïm a décrété une dangereuse fatwa contre Driss Lachgar, premier secrétaire de l'USFP, et d'autres personnalités. Plusieurs journaux ont mis en avant dans leur édition de ce lundi 30 décembre le danger et la gravité que constitue le contenu de cette fatwa diffusée sur Youtube. Assabah indique que cet enregistrement est "grave au vu des menaces qui y sont proférées. Le salafiste traite Lachgar d'impie et prône son expiation". "Ce genre de fatwa rappelle le climat qui avait précédé les attentats terroristes du 16 mai 2003 qui avaient frappé Casablanca", estime Assabah.
"Les insultes n'ont épargné ni le patron de l'USFP ni les anciens grands noms de ce parti, qualifiés d'impies", lit-on sur le même journal. Et d'ajouter : "Une réunion du bureau politique du parti est prévue prochainement pour discuter de la réponse à donner à cette provocation de certains salafistes". Assabah nous apprend qu'une lettre sera adressée au chef du gouvernement et au ministre de la Justice pour l'ouverture d'une enquête. L'USFP compte également saisir le parquet, est-il précisé.
Vague de dénonciations
Le quotidien Al Ahdath Al Maghribiya estime, lui aussi, que "l'affaire est très grave". "Outre Driss Lachgar, les menaces ont visé les grands penseurs de l'USFP dont, pour ne citer qu'eux, Mehdi Ben Barka, Mohamed Abed Jabri, Abdellah Laroui. Sans oublier le chercheur amazigh Ahmed Assid. Le salafiste a accusé ces derniers "d'avoir porté atteinte au coran au profit des prostituées et du tourisme sexuel". Al Khabar écrit de son côté que la vidéo a suscité une vague de dénonciations. Driss Lachgar a refusé de réagir aux propos du salafiste : "Je n'ai pas de temps à perdre pour répondre à ses futilités. Que Dieu pardonne cette personne".
Abdelhamid Jmahri, membre du bureau politique de l'USFP, a estimé pour sa part que cet "homme n'a pas attaqué uniquement l'USFP et ses dirigeants actuels mais s'en est pris à tous ses responsables, décédés ou vivants, ainsi qu'aux institutions religieuses officielles. Il a dénoncé la commanderie des croyants et l'a tournée en dérision". Face à ces menaces, toute la société marocaine qui s'attache à la démocratie et à l'Etat de droit est visée. L'Etat doit assumer ses responsabilités. Le PJD doit aussi réagir. Il faut ouvrir une enquête sur cette vidéo. Observer un silence face à ces provocations sera interprété comme un signe de faiblesse.