Les chauffeurs de taxi ne décolèrent pas. Ils déclarent la guerre aux véhicules de transport avec chauffeur, communément appelés VTC, rapporte le quotidien arabophone Assabah dans son édition du vendredi 24 mars. Les taximen sont de plus en plus furieux contre les entreprises comme Uber et Careem qui embauchent des conducteurs, qu'ils considèrent comme des concurrents déloyaux.
Ces entreprises quant à elles ne se sentent pas concernées par ce discours puisqu’elles se présentent comme des entreprises technologiques. Des entreprises qui développent des applications mettant en relation le conducteur du véhicule et le client. Uber et Careem ne se voient donc pas dans l’obligation de passer par le circuit des autorisations administratives, puisque ces sociétés ne sont pas des sociétés de transport. C’est ainsi que ces deux sociétés, la première basée aux Etats-Unis et la seconde aux Emirats, se défendent face à la grogne des chauffeurs de taxi, aujourd’hui plus furieux que jamais. Plusieurs d'entre eux menacent les autorités d’une véritable guerre urbaine si jamais rien n'est fait pour arrêter l'activité de ces sociétés.
Affiliés à l’Organisation démocratique du travail, les chauffeurs de taxi ont adressé une lettre à Mustapha Ramid, le ministre de la Justice et des libertés, à Mohammed Hassad, le ministre de l’Intérieur et à Abdelatif Hammouchi, le directeur général de la DGSN pour leur demander une décision rapide pour fermer les deux sociétés Uber et Careem à Rabat et Casablanca.
Plusieurs kidnappings et agressions ont eu lieu et des chauffeurs Uber ont été pris en otage. Dernier événement en date: une prise d’otages le 10 mars dernier au quartier Sidi Maarouf. Le scénario était digne d’un film hollywoodien. Lors d'une course poursuite entre quatre voitures et des motos, un chauffeur Uber a été abandonné en bord de route après avoir été agressé et un autre a failli être écrasé par un chauffeur de taxi.
Ces chauffeurs se sentent forts de la décision de la willaya du Grand Casablanca qui les autorisait à appeler la fourrière si jamais ils voyaient un client dans une voiture appartenant à ces deux entreprises. La voiture est alors embarquée et placée en fourrière pour une durée qui peut aller d’un à six mois.