Selon une étude menée conjointement par la London School of Hygiene and Tropical Medicine, l'Unicef et l'Organisation mondiale de la santé (OMS), plus de 20 millions de bébés sont venus au monde avec un "faible poids de naissance" (moins de 2,5 kilos) en 2015.
On apprend ainsi dans cette étude qui porte sur près de 150 pays, pour la période 2000 à 2015, que quelque 90% de ces naissances ont eu lieu dans des pays à faibles ou moyens revenus, et les trois-quarts en Asie du Sud et en Afrique subsaharienne.
Si la proportion des bébés concernés a diminué durant cette période, passant de 17,5% à 14,6%, cette baisse reste toutefois très insuffisante.
Quid du Maroc ?Le Maroc fait figure de mauvais élève dans le classement des pays concernés par ce phénomène. En effet, le Maroc présente l’un des taux de faible poids à la naissance les plus importants d’Afrique.En l’an 2000, 18,8% des nourrissons, soit 120 339 bébés avaient un poids faible à la naissance contre 122514 bébés, en 2015.En 2015, le Maroc avec 17,3% se classe 4ème pays du continent africain derrière les Comores (23,7%), la Guinée Bissau (21,1%) et le Sénégal (18,5%).Le Maroc est tout aussi mal positionné dans la région MENA dont il prend la tête de classement, suivi par les Émirats arabes unis (12,7%), Bahreïn (11,9%), le Sultanat d'Oman (10,5%), le Koweït (9,9%), la Tunisie (7,5%), le Qatar et l'Algérie (7,3%).
A noter que le pays présentant le taux le plus important de faible poids à la naissance au monde est le Bengladesh, avec 27,8%. La Suède, quant à elle, affiche le plus faible taux au monde avec un petit 6%.
Les auteurs de l'étude précisent toutefois que le manque de données disponibles dans de nombreux pays pauvres nécessite le recours à des modèles statistiques.
A quoi cela est-il dû ?Le phénomène est complexe et de nombreux facteurs entrent en ligne de compte: âge et alimentation de la mère, nombre de grossesses, éventuelles maladies infectieuses, consommation de tabac ou de drogue, voire facteurs environnementaux (pollution de l'air).
Si, dans les pays pauvres, le faible poids de naissance s'explique essentiellement par une mauvaise croissance dans l'utérus, dans les pays riches, le faible poids est souvent associé à une naissance avant terme (37 semaines de gestation).Cette prématurité peut être la conséquence "d'un âge avancé de la mère (les grossesses étant menées de plus en plus tard dans les pays riches, ndlr), de la consommation de tabac, d'un recours injustifié à la césarienne ou des traitements favorisant la fertilité, qui augmentent la probabilité de naissances multiples", selon l'une des auteures de l'étude, la docteur Hannah Blencowe.
Qu’est-ce que cela implique ?Les bébés avec un faible poids de naissance "présentent un plus grand risque d’accuser un retard de croissance et de connaître plus tard des problèmes de santé, dont des affections chroniques comme le diabète et les maladies cardiovasculaires", selon les travaux publiés dans la revue The Lancet Global Health.
A noter également que "plus de 80% des 2,5 millions de nouveau-nés qui meurent chaque année ont un faible poids de naissance".
Les auteurs de l’étude plaident ainsi pour que chaque nouveau-né soit systématiquement pesé, afin de "favoriser des mesures de santé publique sur les causes du faible poids à la naissance".










