L’Espagne a apparemment jugulé la crise du sous-emploi qui l’a frappée il y a quelques années, suite à une profonde crise économique qui semble ne plus être qu’un vieux souvenir. C’est ce qui fait dire à Akhbar Al Yaoum, dans son édition de ce lundi 4 décembre, que l’Espagne, après avoir résolu la crise du sous-emploi chez elle, en arrive même à absorber une bonne partie du chômage chez son voisin marocain.
En effet, les coopératives ibériques viennent de demander aux gouvernements marocain et espagnol de leur recruter quelque 16.000 saisonnières marocaines. Ces dernières auront pour mission, durant le prochain printemps allant de mars à juin 2018, de travailler à la cueillette des fruits rouges, particulièrement des fraises, dans les plantations de l’Andalousie.
Ce recrutement est d’autant plus massif qu’il n'a jamais, dans le meilleur des cas, dépassé les 5.000 saisonnières agricoles marocaines, retombant même l’année dernière à 2.000 recrues. Cette remontée spectaculaire de la demande en main-d’œuvre s’explique, selon Akhbar Al Yaoum, par les pertes agricoles enregistrées l’année dernière, faute de cueillette dans plusieurs plantations du sud de l’Espagne.
Autre changement important, celui de la rémunération de ces saisonnières. Après les nombreuses voix qui se sont élevées ces derniers temps pour fustiger «l’esclavage» auquel sont soumises les saisonnières marocaines et, dans une moindre mesure, les saisonnières roumaines et bulgares, les choses commencent à changer. Ainsi et alors qu’elles ne percevaient que 50 dithams par journée de travail et 5.900 dirhams par mois pour les plus chanceuses, les nouvelles recrues pourront prétendre, cette année, à quelque 410 dirhams par jour, en plus d’être assurées contre les éventuels accidents de travail et logées dans des habitats beaucoup plus décents.
Al Akhbar rappelle que c’est l’Agence nationale de la promotion de l’emploi et des compétences (ANAPEC) qui pilotera l’opération de recrutement dès le début de l’année prochaine. En plus de la priorité donnée aux saisonnières expérimentées, celles-ci doivent être âgées de 30 à 40 ans et s’engager à rester pendant la durée déterminée dans le contrat. De même, ces saisonnières doivent obligatoirement être mariées, avec des enfants à leur charge. Cette dernière condition vise surtout à garantir que ces travailleuses retourneront chez elles, une fois leur mission provisoire accomplie.