El Jadida: la tbourida illumine le moussem Moulay Abdellah Amghar

Moussem Moulay Abdellah Amghar, édition 2025. (A. Et-Tahiry/Le360).

Le 13/08/2025 à 12h27

VidéoVitrine de l’héritage équestre marocain, les démonstrations de tbourida ont une fois de plus volé la vedette au moussem Moulay Abdallah Amghar d’El Jadida. L’évènement a rassemblé plus de 2.000 cavaliers et cavalières venus des quatre coins du Royaume, au grand bonheur d’un public passionné. Reportage.

Cette année encore, à El Jadida, le moussem Moulay Abdallah Amghar a tenu ses promesses. Plus de 2.000 cavaliers et cavalières, venus de différentes régions du Maroc, ont présenté des démonstrations de tbourida d’une rare précision. Alignés en longues rangées, fusils scintillants au soleil, ils ont offert des chorégraphies équestres parfaitement synchronisées, mêlant puissance, adresse et élégance.

Sous un ciel estival, les hennissements des chevaux et les détonations des fusils ont ponctué les ovations d’un public venu parfois de très loin. «Cela fait 40 ans que je participe au moussem, j’ai commencé à 40 ans et aujourd’hui j’en ai 80», confie, ému, un chef d’escadron. «Mes enfants montent aussi à cheval. C’est un héritage qui se transmet. Nous partirons un jour, mais ce patrimoine, lui, restera.»

Pour beaucoup, l’événement est un moment de retrouvailles et de fierté. Une cavalière membre d’un escadron familial raconte: «L’amour des chevaux commence dès l’enfance. Chez nous, c’est une passion de famille: mon père, ma mère, ma grand-mère… tout le monde m’encourage. On ne peut pas abandonner cette tradition.»

Le moussem est aussi l’occasion de faire découvrir ce patrimoine aux nouvelles générations. «La tbourida, ce n’est pas seulement un spectacle», explique un autre cavalier. «C’est une école de valeurs: respect, discipline et solidarité. C’est un pan de notre histoire qui mérite d’être préservé.»

Côté organisation, les participants saluent les efforts déployés: prise en charge vétérinaire des chevaux, sécurité renforcée, logistique efficace. «Tout est bien géré, que ce soit pour les visiteurs ou pour nous, les cavaliers», souligne un participant. «L’accueil est chaleureux et on se sent en famille.»

Dans les gradins et autour de la piste, l’ambiance est tout aussi vibrante. Une spectatrice, venue de Strasbourg pour l’occasion, s’enthousiasme: «Chaque année, je reviens. C’est un moment unique, un vrai bain de culture. Je veux montrer à mes enfants nos traditions.» Une autre, installée à Casablanca, renchérit: «On ne peut pas manquer ça. Si on ne vient pas, on tombe malade!»

Le moussem n’est pas seulement un rendez-vous festif: il est aussi vital pour l’économie locale. Comme le souligne un spectateur: «Pour beaucoup ici, c’est la saison qui fait vivre les commerçants toute l’année. Tout le monde profite de cette période.»

De jour comme de nuit, les animations se succèdent: démonstrations, musique, danses, et bien sûr la tbourida, qui reste le cœur battant de l’événement. «Le moussem, c’est la mer, la fête et les chevaux», résume avec simplicité un vétéran du spectacle.

Par Hafida Ouajmane et Abderrahim Ettahiry
Le 13/08/2025 à 12h27