Égalité dans l'héritage: 100 intellectuels marocains montent au créneau

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Cent intellectuels marocains ont signé une pétition pour l'abrogation de la règle successorale du Ta'sib. Les signataires y dénoncent le fait qu'au Maroc, la femme n'a droit qu'à la moitié de ce que hérite l'homme.

Le 21/03/2018 à 18h28

Une pétition a été lancée pour abroger la règle du Ta’sib dans l’héritage. Près de 100 intellectuels marocains se sont réunis autour de cette même cause, à savoir l’abrogation de cette règle successorale qualifiée d’injuste. Au Maroc, la femme n’a en effet droit qu’à la moitié de ce que hérite l’homme. Le reste revient à des parents masculins du ou de la défunte.

"Les orphelines qui n'ont pas de frère doivent obligatoirement partager l'héritage avec les parents mâles les plus proches du défunt (...) même s'ils sont de parfaits inconnus et qu'ils n'ont jamais eu de liens avec la famille", dénoncent les signataires de cette pétition.

Mais, aujourd'hui, "la famille marocaine est le plus souvent réduite aux parents et leurs enfants (...), la règle du ta'sib devient donc injuste", ajoute le texte signé notamment par l'écrivaine Leila Slimani, l'islamologue Rachid Benzine ou encore l'actrice marocaine Latifa Ahrare.

L'intellectuelle Asma Lamrabet, qui a démissionné cette semaine de la Rabita Mohammedia des Oulémas pour avoir défendu l'égalité homme-femme dans l'héritage, fait partie des signataires.

Le débat sur la question successorale a été ouvert en 2015 au Maroc, avec des avis partagés entre ceux qui critiquant une législation "inégalitaire", et les milieux conservateurs rejetant tout débat sur la question.

Par Qods Chabaa
Le 21/03/2018 à 18h28