Droits de l'homme : l'expérience marocaine saluée

Le siège du Conseil national des Droits de l'Homme à Rabat.

Le siège du Conseil national des Droits de l'Homme à Rabat. . DR

Les acteurs tunisiens et libyens des droits de l'homme veulent tirer profit de l'expérience marocaine.

Le 17/06/2013 à 10h18, mis à jour le 17/06/2013 à 10h33

Lors du 9ème congrès du Réseau des instituts arabes des droits de l’homme dont les travaux ont pris fin hier à Rabat, les représentants de la Tunisie et de la Libye ont fait part de la situation difficile que traversent ces pays tout en émettant l’espoir que celle-ci puisse "s’améliorer politiquement dans un proche avenir ".

Si la situation politique et des droits de l’homme en Tunisie n’est pas aussi compliquée que celle prévalant en Libye, le représentant tunisien Mohamed Hachmi Jaghama salué à cette occasion la "révolution tunisienne de janvier grâce à laquelle le secteur de l’information a été libéralisé". Il a annoncé la prochaine publication par le Conseil supérieur tunisien des droits de l’homme d’un rapport sur la situation actuelle et les actions futures à entreprendre dans ce domaine. Hachmi Jagham a par ailleurs salué l’expérience marocaine, la Tunisie et la Libye ayant exprimé lors de ce congrès le vœu d’en tirer profit.

La Libye vit une transition difficile

"La situation instable politiquement en Libye influe logiquement sur celle des droits de l’homme. Nous sommes dans une phase transitoire difficile, après la fin du régime de Kadhafi", a déclaré en substance pour sa part le représentant libyen, Mohamed Ibrahim El Alaki. Et d'ajouter : "nous aurions aussi souhaité organisé un seul procès pour tous les proches et les dignitaires de ce dernier. Le gouvernement est en cours de préparation d’un projet de loi sur la justice transitionnelle". "Nous nous heurtons aussi devant la question de savoir s’il faut juger également certains révolutionnaires qui ont retourné les armes pour commettre des actes de guerre répréhensibles en Libye", s’est-il interrogé.Le Maroc inspireDu côté marocain, Habib Baccouche, membre du Conseil national des droits de l’Homme (CNDH), s’est attardé sur le bilan positif de l’expérience marocaine. "700 cas de disparition forcée ont été élucidés et 600 autres sont en cours de règlement", a-t-il souligné en évoquant la complexité de certains cas, en référence, sans la citer, à l’affaire Mehdi Benbarka, célèbre opposant dans les années 1960, dont le cas n’a jamais été élucidé.

"Quelques 20.000 victimes de torture, de disparition ou leurs ayant droit ont été indemnisés dans le cadre de la réparation matérielle individuelle. L’Etat a déboursé dans ce sens une enveloppe de 200 millions de dollars", selon Habib Baccouche. "Les recommandations de l’Instance équité et réconcialisation relevant du défunt Conseil consultatif des droits de l’homme ne sont pas une fin en soi mais une étape dans un large processus de développement des droits de l’homme au Maroc", a-t-il conclu avant de mettre en exergue la nouvelle Constitution dont des dispositions interdisent "la torture et la disparition forcée".

Par Mohamed Chakir Alaoui
Le 17/06/2013 à 10h18, mis à jour le 17/06/2013 à 10h33