Le parquet près la Cour d’appel de Tétouan a poursuivi mardi son enquête, en coordination avec la Gendarmerie royale, sur une affaire qui a profondément choqué la région de Chefchaouen. Deux enseignantes de l’école Al-Moujahidine, située dans la commune rurale de Taloutaf, ont été victimes d’un acte criminel effrayant: des inconnus ont mis le feu à la porte de leur logement de fonction, provoquant d’importants dégâts matériels et une épaisse fumée qui s’est infiltrée à l’intérieur de la maison, indique le quotidien Al Akhbar dans son édition du lundi 27 octobre.
L’incendie, considéré par plusieurs enseignants comme une tentative de meurtre, s’est produit à l’aube du jeudi précédent. Des individus non identifiés auraient utilisé une substance hautement inflammable pour accélérer la propagation du feu. Les flammes se sont rapidement approchées de la porte principale, tandis que la fumée envahissait le logement où dormaient les deux femmes.
Leur survie relève du miracle: alertés par leurs cris, des voisins sont intervenus à temps pour les sauver d’une mort certaine, soit par les flammes, soit par asphyxie, a-t-on pu lire.
L’enquête en cours, qualifiée de «marathonienne» par des sources judiciaires citées par Al Akhbar, vise à identifier et interpeller les responsables présumés de cet acte criminel. Les services d’investigation ont recueilli de nombreux éléments sur le terrain, en coordination étroite avec les autorités locales, afin de parvenir à l’arrestation des auteurs. Ces derniers devraient être présentés à la justice, seule habilitée à trancher dans cette affaire, conformément aux lois en vigueur.
Face à la gravité des faits, la direction provinciale du ministère de l’Éducation nationale, du Préscolaire et des Sports à Chefchaouen a immédiatement pris en charge les deux enseignantes, leur offrant un accompagnement psychologique et une assistance juridique.
L’administration a insisté sur la nécessité de garantir des conditions de travail sûres et sereines aux enseignants affectés dans les zones rurales, souvent isolées et difficiles d’accès, notamment pour les femmes, a-t-on encore pu lire.
Cette agression a ravivé le débat sur la sécurité du personnel éducatif dans les régions reculées du nord du Royaume. Plusieurs syndicats de l’enseignement de la région Tanger-Tétouan-Al Hoceïma ont réaffirmé l’urgence de protéger les enseignants exerçant dans ces milieux. Ils appellent à un renforcement des mesures de prévention, à une meilleure coordination entre les autorités locales et les établissements scolaires, ainsi qu’à un accompagnement psychologique et matériel des victimes de toute forme d’agression ou de menace.
Les syndicats exigent également que les plaintes et signalements d’actes de violence soient pris au sérieux et traités avec diligence, afin d’éviter que de tels drames ne se reproduisent.








