Destruction d’un site archéologique pour une ferme de pastèques

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Revue de presseKiosque360. Pour aménager sa ferme destinée à la culture de la pastèque à Zagora, un agriculteur a détruit un site archéologique d’une valeur historique et patrimoniale inestimable. Une commission ministérielle s’est rendue sur place pour enquêter. Cet article est une revue de presse tirée du quotidien Assabah.

Le 05/10/2022 à 22h24

Au ministère de l’Intérieur comme au département de la Culture, on n’en revient toujours pas. Une affaire insolite a suscité un branle-bas de combat dans les couloirs des deux départements ministériels directement concernés. Car ce n’est pas une simple affaire, mais un scandale, écrit le quotidien Assabah qui rapporte, dans son édition du jeudi 6 octobre, qu’un individu a détruit un site archéologique dans la région de Zagora pour aménager une ferme agricole destinée à la culture de la pastèque. La personne en question vient de saccager un site archéologique à la valeur historique et archéologique inestimable pour construire une ferme. Pourtant, souligne le quotidien, le site ainsi vandalisé est un site de gravures rupestres, dénommé «Ouakhir» et inscrit au catalogue des sites d’inscriptions rupestres sous le numéro 150039. Le site, situé dans la commune rurale de Ktaoua, à Zagora, dans la région de Drâa-Tafilalet, a été découvert par le chercheur français André Simoneau, poursuit Assabah. Selon un chercheur en archéologie cité par le quotidien, avant sa destruction, le site contenait des inscriptions rupestres réalisées dans le style «tazina». Il ne reste plus aujoud'hui que trois inscriptions sur plus de 200, regrette ce spécialiste cité par le quotidien. D’après la même source, ce genre d’actes de vandalisme représente une menace inquiétante pour le patrimoine archéologique de la région de Drâa-Tafilalet qui est, selon ce chercheur, la plus touchée au niveau national. D’où son appel à l’intervention de toutes les forces vives du pays pour protéger ce patrimoine multimillénaire. L’appel n'est pas tombé dans l'oreille d'un sourd, puisqu'une commission d’inspection ministérielle s’est rendue sur place, rapporte le quotidien. Elle a effectivement constaté que la destruction avait touché pratiquement tout ce qui restait des gravures rupestres, représentant notamment des animaux. A l’issue de cette visite, estime le quotidien, le ministère de la Culture devrait sans doute prendre les mesures nécessaires pour protéger les sites archéologiques de gravures rupestres de la région. Par ailleurs, relève Assabah, suite à cet incident, l’Observatoire national du patrimoine culturel a appelé le ministère de l'Agriculture et le reste des départements ministériel, à assumer leur responsabilité en assurant l'application de la loi, lors du lancement des projets, notamment la phase des études d'impact. Ces études doivent comporter une partie relative à l'impact potentiel des travaux sur les sites archéologiques.

Par Amyne Asmlal
Le 05/10/2022 à 22h24

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DES PASTEQUE QUI VONT COUTER CHERS SA LOL

La question est de savoir pourquoi en zone quasi aride me ministere6de l'agriculture tolère t il la culture de pastèques avides d'eau, contribuant par delà, à l'assèchement de la nappe phréatique déjà faible. C'est la vraie question

Cet individu n'a pas fait ce qu'il a fait seul. Il a eu l'autorisation du chikh, du qaid cad des fonctionnaires du ministère de l'intérieur. On ne peut pas faire avancer le pays si on continue comme ça.

la faim ignore l' ignorant

Il ne faut pas rejeter la faute sur cet individu qui comme beaucoup de citoyens marocains ignorent l'intérêt de cet héritage archéologique inestimable. c'est plutôt à l'état et aux élus locaux ainsi qu'à nos archéologues de se saisir de phénomène pour mettre fin à ce crime contre notre patrimoine archéologique. Pourquoi ne pas regrouper ces gravures rupestres dans des musés et créer ainsi une attraction touristique supplémentaire pour chaque région

La question a poser, qu'est il advenu du responsable de ce scandale: Est ce qu'il est arrete pour repondre de ses actes?

Tellement révélateur du manque d'intérêt des marocains pour l'archéologie et l'histoire en général. Par exemple, il existe à Temara des grottes abritant des vestiges inestimables et absolument n'est fait en ce sens, ni musée, ni visite spéléologique alors que la ville en aurait bien besoin. Ou encore, plus parlant le site de Volubilis clairement sous médiatisé par rapport à sa richesse et l'importance qu'il revêt. Combien il est difficile de s'y rendre en voiture, très peu de panneaux, aucune publicité à Meknes, ni en amont. Si de tels sites se trouvaient ailleurs qu'au Maroc, des moyens considérables auraient été mis en place pour les mettre en valeur et les préserver! C'est vraiment consternant, quel gâchis quand on a un patrimoine aussi riche...

Il faudrait sauter l'etape de la condamnation ecrite et passer par les cases amendes tres elevees, lien sur la surface payable avant toute operation de vente ou transfert de propriete, voire la saisie des terres et leur immobilisation pour une annee ou plus repetable. Peut etre que la detection des fraudes et leur suivi devrait etre delegees a des organisations etrangeres. Celles ci seront au moins incorruptibles et ne craigneront de froisser personne, contrairement aux responsables locaux qui se trouvent souvent forcés de regarder ailleurs a contrecoeur car ca concerne leurs voisins et que des represailles risquent de toucher leurs proches.

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