Au ministère de l’Intérieur comme au département de la Culture, on n’en revient toujours pas. Une affaire insolite a suscité un branle-bas de combat dans les couloirs des deux départements ministériels directement concernés. Car ce n’est pas une simple affaire, mais un scandale, écrit le quotidien Assabah qui rapporte, dans son édition du jeudi 6 octobre, qu’un individu a détruit un site archéologique dans la région de Zagora pour aménager une ferme agricole destinée à la culture de la pastèque. La personne en question vient de saccager un site archéologique à la valeur historique et archéologique inestimable pour construire une ferme. Pourtant, souligne le quotidien, le site ainsi vandalisé est un site de gravures rupestres, dénommé «Ouakhir» et inscrit au catalogue des sites d’inscriptions rupestres sous le numéro 150039. Le site, situé dans la commune rurale de Ktaoua, à Zagora, dans la région de Drâa-Tafilalet, a été découvert par le chercheur français André Simoneau, poursuit Assabah. Selon un chercheur en archéologie cité par le quotidien, avant sa destruction, le site contenait des inscriptions rupestres réalisées dans le style «tazina». Il ne reste plus aujoud'hui que trois inscriptions sur plus de 200, regrette ce spécialiste cité par le quotidien. D’après la même source, ce genre d’actes de vandalisme représente une menace inquiétante pour le patrimoine archéologique de la région de Drâa-Tafilalet qui est, selon ce chercheur, la plus touchée au niveau national. D’où son appel à l’intervention de toutes les forces vives du pays pour protéger ce patrimoine multimillénaire. L’appel n'est pas tombé dans l'oreille d'un sourd, puisqu'une commission d’inspection ministérielle s’est rendue sur place, rapporte le quotidien. Elle a effectivement constaté que la destruction avait touché pratiquement tout ce qui restait des gravures rupestres, représentant notamment des animaux. A l’issue de cette visite, estime le quotidien, le ministère de la Culture devrait sans doute prendre les mesures nécessaires pour protéger les sites archéologiques de gravures rupestres de la région. Par ailleurs, relève Assabah, suite à cet incident, l’Observatoire national du patrimoine culturel a appelé le ministère de l'Agriculture et le reste des départements ministériel, à assumer leur responsabilité en assurant l'application de la loi, lors du lancement des projets, notamment la phase des études d'impact. Ces études doivent comporter une partie relative à l'impact potentiel des travaux sur les sites archéologiques.
Par Amyne Asmlal
Le 05/10/2022 à 22h24