Des virements suspects font tomber un réseau de prostitution virtuelle

Les flux financiers provenaient principalement de sites pornographiques étrangers, spécialisés dans les prestations sexuelles à distance.. DR

Revue de presseUne enquête pour blanchiment d’argent a révélé le fonctionnement d’un réseau présumé de prostitution virtuelle, dirigé depuis le Maroc par une jeune femme de 20 ans. Elle aurait recruté plusieurs femmes pour diffuser du contenu sexuel sur des plateformes pornographiques internationales. Cet article est basé sur une revue de presse du quotidien Assabah.

Le 16/07/2025 à 20h18

C’est un soupçon de blanchiment d’argent pas comme les autres qui a mis la puce à l’oreille d’un responsable bancaire. Tout est parti de transferts financiers venus de l’étranger au profit d’une jeune femme propriétaire d’une société à responsabilité limitée. Intrigué par l’origine et la nature de ces flux inhabituels, le responsable du compte a alerté ses supérieurs afin de diligenter des vérifications plus poussées.

Selon le quotidien Assabah du jeudi 17 juillet, la cellule de suivi des opérations suspectes de la banque a rapidement constaté que la cliente, âgée de seulement 20 ans, possédait en réalité quatre comptes. Un compte principal recevait les virements de l’étranger, tandis que trois autres, ouverts dans deux autres banques, étaient alimentés depuis le premier.

Le schéma était intrigant : après chaque virement international sur le compte principal, des retraits en espèces étaient immédiatement effectués depuis les comptes secondaires. Ces mouvements suspects et la circulation d’importantes sommes d’argent liquide ont poussé la banque à signaler l’affaire à l’Autorité nationale du renseignement financier (ANRF). L’ANRF est désormais chargée de remonter la piste de cet argent et d’identifier les expéditeurs.

Les premiers résultats de l’enquête ont levé le voile sur un système pour le moins inattendu. Officiellement, la jeune femme dirigeait une entreprise de commerce en ligne et d’import-export. Cependant, un examen minutieux a révélé qu’aucune transaction commerciale réelle ne liait ses comptes aux expéditeurs des fonds. Plus troublant encore, les flux financiers provenaient principalement de sites pornographiques étrangers, spécialisés dans les prestations sexuelles à distance, basées sur des contenus suggestifs et la diffusion de scènes explicites.

Selon les enquêteurs, les montants impliqués dépassent les 7 millions de dirhams. L’argent, une fois reçu, était transféré vers les comptes secondaires, puis retiré en espèces. Une partie de ces sommes était ensuite envoyée, via des sociétés de transfert d’argent, à d’autres jeunes femmes recrutées pour offrir des services sexuels en ligne, précise Assabah.

Les investigations ont également permis d’établir que ces jeunes femmes d’une vingtaine d’années n’ont aucun lien familial ou professionnel formel avec la principale suspecte. Tout porte donc à croire que la jeune entrepreneure pilote en réalité un réseau de prostitution virtuelle. Elle recruterait des jeunes femmes, les inciterait à s’exhiber sur des plateformes pornographiques internationales et se chargerait de percevoir et de redistribuer les paiements en prélevant sa commission.

L’ANRF, qui a approfondi ses vérifications, a pu remonter jusqu’à l’origine des transferts. Des virements bancaires internationaux émis directement par des sites pornographiques, en contrepartie de prestations sexuelles réalisées par webcam et rémunérées via des solutions de paiement à distance. Le tout soigneusement dissimulé derrière une façade d’activité commerciale respectable.

L’enquête se poursuit pour identifier toutes les jeunes femmes impliquées et déterminer l’étendue réelle des activités de cette entreprise.

Par La Rédaction
Le 16/07/2025 à 20h18