Des hommes armés ont attaqué mardi, au nord de la France, un fourgon de transport de prisonniers. Ils ont tué deux agents et libéré un dangereux prisonnier détenteur de la double nationalité franco-algérienne, écrit le quotidien Assabah dans son numéro du jeudi 16 mai. En plus des deux agents de l’administration pénitentiaire, qui ont été tués sur le coup, l’attaque a fait trois blessés graves.
Cette attaque, poursuit le quotidien, a eu lieu au péage d’Incarville quand le détenu, Mohamed Amra, un chef de gang de trafiquants de drogue franco-algérien avec un casier judiciaire incluant des vols à main armée et des tentatives de meurtre, était en cours de transfert de la prison d’Évreux au tribunal de Rouen.
Surnommé «la mouche», le trentenaire avait déjà tenté une première fois de s’évader de sa prison deux jours avant l’attaque. La tentative a été avortée et il a été mis en isolement et sous surveillance renforcée. Il avait été condamné à 18 mois de prison ferme pour un vol avec effraction. Il était, en outre, mis en examen par les autorités judiciaires à Marseille pour enlèvement et séquestration ayant entraîné la mort, en juin 2022. Et ce, dans une affaire de trafic de drogue.
Amra était transféré d’un centre de détention vers une prison de haute sécurité lors de l’attaque dont l’emplacement était tenu secret. Les assaillants ont utilisé deux voitures pour bloquer le convoi avant d’ouvrir le feu sur les agents. Le détenu et ses complices ont fui les lieux dans un véhicule.
Une chasse à l’homme massive est en cours pour retrouver les assaillants. Le président français, Emmanuel Macron, a condamné l’attaque, affirmant que «l’attaque de ce matin, qui a coûté la vie à des agents de l’administration pénitentiaire, est un choc pour nous tous». Il a également ordonné le renforcement des mesures de sécurité dans les prisons françaises.
Selon les médias français, cités par le quotidien, c’est la première fois depuis 1992 qu’un agent de l’administration pénitentiaire est tué dans l’exercice de ses fonctions. Il est clair que cette attaque a choqué la France et a soulevé des inquiétudes face à la menace croissante du terrorisme dans le pays. Et pour cause, l’attaque d’une rare violence a été menée par un commando de plusieurs malfaiteurs lourdement armés qui ont utilisé deux véhicules.
Une enquête a été ouverte mardi pour meurtre et tentative de meurtre en bande organisée, évasion et bande organisée, acquisition et détention d’armes de guerre, association de malfaiteurs en vue de la commission d’un crime. Toujours est-il que l’attaque était une opération manifestement bien planifiée et coordonnée. Ce qui suggère que les assaillants avaient une connaissance interne du système de transport pénitentiaire.