Des appels à venir en aide aux travailleuses de la fraise bloquées en Espagne

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Revue de presseKiosque360. L’AMDH appelle les responsables marocains et espagnols à accélérer le retour des saisonnières marocaines bloquées en Espagne après la fermeture des frontières. L’AMDH dénonce la situation précaire dans laquelle vivent ces femmes privées de toute aide et de tout contact.

Le 09/07/2020 à 16h07

L’Association marocaine des droits de l’Homme (AMDH) a adressé une lettre à l’ambassadeur du Maroc à Madrid et à celui de l’Espagne à Rabat pour leur demander d’accélérer le retour des 7.200 saisonnières marocaines bloquées en Espagne. Ces femmes, qui ont travaillé dans les fermes agricoles, ont été abandonnées à leur sort après la fin de la campagne agricole et vivent, désormais, dans des conditions précaires dans la région de Huelva. 

L’AMDH demande aux gouvernements espagnol et marocain de prendre en charge les frais de retour de ces travailleuses. Elle réclame, en outre, l’ouverture d’une enquête pour déterminer la responsabilité des uns et des autres dans le drame de ces femmes qui vivent dans une situation économique et psychique lamentable, suite à ce blocus et au confinement. 

La lettre de l’AMDH dénonce l’exploitation de l’extrême pauvreté de ces femmes par ceux qui courent après une main-d’œuvre à bas coût et s’enrichissent au mépris de la dignité humaine. Par conséquent, ajoute l’AMDH, il est impératif de changer radicalement les clauses du contrat signé par les différentes parties marocaines et les gouvernements locaux espagnols.

Le quotidien Al Massae rapporte, dans son édition du jeudi 9 juillet, qu’après la fin de leur contrat, les saisonnières marocaines ont été bloquées dans la région où elles travaillaient, après la fermeture des frontières maroco-espagnoles. Le comble, c’est qu’elles n’ont jamais été contactées ni par les responsables qui avaient supervisé leur recrutement, ni par les autorités marocaines. Abandonnées à leur sort, elles vivent dans des taudis et sans ressources, après avoir dépensé l’argent qu’elles avaient gagné à la sueur de leur front. La lettre de l’AMDH souligne que la plupart de ces femmes appartiennent aux catégories rurales les plus démunies et subviennent aux besoins de leurs enfants et de leurs proches, restés au Maroc. 

L’AMDH considère que l’autorisation de travail de ces femmes, conclue entre le ministère espagnol du Travail et le ministère marocain des Affaires étrangères, constitue une humiliation pour la femme marocaine. Ces clauses ne respectent pas même le SMIG, ni les conditions de travail et de logement. De plus, elles ne répondent pas aux plus simples conditions pour une vie décente comme la fourniture d’eau et d’électricité, l’hygiène, l’accès aux centres de soin, conclut l’AMDH.

Par Hassan Benadad
Le 09/07/2020 à 16h07