Dans son numéro du jeudi 8 janvier, le quotidien Al Ahdath Al Maghribia avance que la lettre de la famille d’un pensionnaire de la prison de Tétouan a révélé l’existence d’un réseau spécialisé dans le recrutement de prisonniers destinés à rejoindre le groupe terroriste pour être envoyés dans les régions de conflits, notamment en Irak et en Syrie.
Le journal ajoute que la famille du pensionnaire en question a constaté des changements dans son comportement, ses propos et ses aspirations après sa sortie de prison. Les parents réaliseront, au fil des discussions, que leur fils avait été endoctriné. Il partageait son quotidien à la prison avec des individus appartenant au réseau terroriste de Daech, dont l’un se chargeait des opérations d’embrigadement au sein du pénitencier, profitant en cela des conditions des pensionnaires, notamment les jeunes en état de désespoir.
Les parents n’ont pas caché leurs appréhensions quant au sort de leur fils, qui selon eux, a été condamné dans des conditions entachées d’ambigüité, le verdict prononcé à son encontre ne correspondant pas aux délits qu’il avait commis, chose qui a attisé sa haine et facilité du coup son endoctrinement, poursuit la publication. Ceci a poussé la famille à demander que son fils soit éloigné de cette «zone de danger», fait savoir le journal, ajoutant qu’elle a sollicité les services concernés d’intervenir d’urgence pour préserver nombre de prisonniers qui pourraient tomber dans les filets des groupes extrémistes.
Des enrôleurs au sein de la prisonSelon Al Ahdath Al Maghrbia, les services concernés avaient déjà diligenté des enquêtes qui ont conclu à l’existence, dans la prison de Tétouan et d’autres pénitenciers, de certains individus s'activant à embrigader les jeunes pour le compte de l’organisation de "l’Etat islamique" ou d'autres groupes intégristes et terroristes. Et d’ajouter que la brigade nationale de la police judiciaire (BNPJ) mène ces derniers jours des investigations et enquêtes portant sur certains suspects, dont le dirigeant d’un réseau qui a été transféré récemment de la prison de Tétouan au siège de la BNPJ.
Une nouvelle méthode, donc, pour recruter d’éventuels combattants dans les rangs de Daech. Après les rencontres directes, les séances religieuses d’endoctrinement et les réseaux sociaux, les prisons entrent en scène en tant que plateforme idéale pour dénicher des personnes désespérées faciles à transformer en «combattants».