Le taux de positivité des tests continue sa progression et a franchi la barre des 12%. Toutefois,"cet indicateur est à prendre avec prudence", selon Pr Tarik Sqalli Houssaini, vice-doyen de la Faculté de médecine de Fès et auteur du livre Covid-19: entre optimisme et objectivité.
"Environ 6,83% des personnes testées étaient positives le 10 juillet et la proportion s’est accrue jusqu’à près de 12%, samedi 17 juillet. Le taux de positivité a quasiment doublé en une semaine. La situation épidémiologique confirme un regain des contaminations au Covid-19 et cela se confirme au vu du taux d’incidence de 24 heures (le nombre d’infections pour 100.000 habitants qui est passé de 4,3 à 5,8 en une semaine).
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Pourquoi le taux de dépistage positif au Covid-19 est-il un indicateur important? Selon le Pr Tarik Sqalli Houssaini, "ce chiffre reflète la situation épidémiologique globale étant donné qu’il mesure le pourcentage de cas positifs par rapport au nombre de tests”.
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"Le nombre de nouveaux cas bruts ne reflète pas forcément le nombre réel de cas qui risquent de monter ou de baisser selon la capacité de dépistage du virus. Il est impossible d’identifier tous les cas circulants. Mais, le taux de positivité pourrait donner une idée sur la fréquence du portage du virus dans la population, à condition d’effectuer suffisamment de prélèvements. Et c’est ce que le Maroc est en train de faire actuellement. Sur une semaine, plus de 170.000 personnes ont été testées", explique le vice-doyen de la Faculté de médecine de Fès.
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"Ce pourcentage a doublé en un laps de temps très court. Ce qui reflète la circulation virulente du virus au Maroc. Cette vitesse de propagation doit nous amener à respecter davantage les mesures préventives et de précaution, prises dans le cadre de la lutte contre le Covid-19", ajoute-t-il.
Le virus se réplique à une plus grande vitesse que lors du dernier pic. Serait-ce un indicateur que la pandémie devient hors de contrôle? Pour le Pr Tarik Sqalli Houssaini, la situation au Maroc est certes inquiétante, mais demeure sous contrôle.
"La situation n’est pas hors de contrôle. Il faut juste prendre des mesures supplémentaires. Jusqu’à présent, le taux d’occupation des lits de réanimation Covid-19 est plus faible (de 16% au 18 juillet) que celui enregistré lors des vagues précédentes. On constate également une forte baisse de la mortalité en réanimation", rassure-t-il.
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"Toutefois, la situation sanitaire risque de se détériorer dans les jours à venir. Il faut redoubler de vigilance étant donné que le Covid-19 continue de se propager au Maroc qui est en pleine opération de vaccination. L'immunité collective n’a pas encore été atteinte. Il est donc important de se conformer strictement aux mesures préventives, en portant, de façon correcte, le masque de protection, en respectant la distanciation physique, en lavant régulièrement les mains à l'eau et au savon ou par du gel hydro-alcoolique", conclut-il.
Un total de 2.144 nouveaux cas d’infection au coronavirus a été enregistré au Maroc au cours des dernières 24 heures, ce qui porte le nombre total des contaminations, depuis le premier cas signalé au Maroc en mars 2020, à 557.632. Les cas actifs sont au nombre de 156.533, tandis que les cas sévères ou critiques ont atteint 505, dont 21 placés sous intubation.